Yael Naim

Naissance

6 Février 1978, France

Biographie

Si elle a éclaté - tardivement - à l'automne 2007 avec son tube « New Soul », Yael Naim (née en 1978) n'est pas une novice dans le monde de la musique. Du classique à la pop, d'Israël à la France et des comédies musicales à grand spectacle à la carrière solo en passant par quelques groupes, son parcours musical a connu des aventures avant que son talent soit enfin reconnu et récompensé. En 2007, son deuxième album Yael Naim la consacre comme une révélation couronnée d'une Victoire de la musique (dans la catégorie « musiques du monde »). Peu atteinte par ce succès massif, la musicienne poursuit l'exploration de son univers musical sur les albums She Was a Boy (2010) et Older (2015), toujours confectionnés avec son partenaire David Donatien.

Née en 1978 à Paris de parents juifs tunisiens, Yael Naim grandit à Ramat Hacharon, près de Tel Aviv (Israël), où sa famille s'installe alors qu'elle n'a que quatre ans. Encore enfant, après avoir vu le film de Milos Forman Amadeus, elle débute au piano, souhaitant écrire des symphonies. Elle passera dix ans au conservatoire. Entre-temps, la jeune fille découvre à douze ans les disques de son père, notamment Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et Abbey Road des Beatles. Plus tard, c'est Aretha Franklin, puis Joni Mitchell qu'elle écoute, avant de frayer avec le jazz, se produisant sur scène avec les musiciens de Wynton Marsalis. Soit un panaché de styles (pop, soul, folk, jazz) variés dont l'influence se fera sentir plus tard... Comme tous les jeunes Israéliens, elle intègre l'armée pour le service militaire obligatoire (deux ans).

Parallèlement, elle crée The Anti Collision, groupe avec lequel elle donne quelques concerts en Israël. En 2000, elle est invitée à Paris pour un concert caritatif. Elle y est repérée par un producteur d'EMI, chez qui elle signe un contrat. C'est par cette entremise qu'elle rencontre Elie Chouraqui, co-auteur avec Pascal Obispo de la comédie musicale Les Dix Commandements, dans laquelle elle joue le rôle de Myriam, la soeur de Moïse (Daniel Levi). Cette même année, Yael Naim participe à la bande originale du film Harrison's Flowers (Elie Chouraqui), qui sort sur les écrans en janvier 2001, avec son titre « You Disappear ».

La chanteuse pop-folk trouve le temps d'enregistrer, entre Paris et Los Angeles, In a Man's Womb, qui paraît en 2001. Mais l'album est un échec commercial. « Une grande déception », commente-t-elle, quelques années plus tard, « parce que j'avais tout abandonné pour ce disque. J'ai soudain perdu beaucoup de confiance en moi, ce qui m'a réellement mené à tout remettre en question ». Sa carrière ne décollant pas, elle renoue en 2004 avec la comédie musicale, cette fois-ci avec Spartacus le gladiateur, co-écrite par Elie Chouraqui - encore lui - et Maxime Le Forestier.

Dans un registre plus personnel, elle collabore avec Ready Made FC, entité electro indépendante dont Jean-Philippe Verdin (auteur-compositeur connu pour avoir travaillé avec Etienne Daho ou Luz Casal) est le seul membre véritable et permanent. Elle enregistre « The Only One », qui figure sur Babilonia, album paru chez Bleepmachine en 2005.

Mais la rencontre décisive pour la carrière de Yael Naim a lieu en 2004, lorsqu'elle fait la connaissance de David Donatien, percussionniste professionnel depuis une quinzaine d'années. Celui-ci a collaboré avec des artistes au style musical très divers, tels que Bernard Lavilliers, Julien Baer, Sally Nyolo ou Wasis Diop, mais tout comme la jeune chanteuse, il aimerait développer un projet personnel. Durant plus d'un an et demi, tous les deux travaillent et affinent les morceaux qui fourniront la matière de l'album à venir. L'intervention de David Donatien, multi-instrumentiste, est capitale, qui incite Yael Naim à chanter en hébreu et, surtout, étoffe ses compositions, initialement dépouillées (guitare/chant, piano/chant), donnant ainsi forme à son univers, avec une grande variété de sonorités (cuivres, bruitages, violoncelle, kalimba, flûte, ukulélé, mellotron, etc.).

Tous deux enregistrent l'album dans l'appartement de la demoiselle, avec l'aide de musiciens chevronnés : le guitariste Gary Lucas (collaborateur de Captain Beefheart, Jeff Buckley, John Zorn, Patti Smith, Iggy Pop, Chris Cornell...), le batteur et pianiste Xavier Tribolet (Bernard Lavilliers, Sanseverino) et le bassiste de jazz Laurent David (Erik Truffaz, Didier Lockwood). Aidé par l'impeccable single « New Soul », l'album, qui sort en octobre 2007, remporte un succès immédiat. S'il s'agit du deuxième album de la chanteuse, il est souvent présenté comme étant le premier, son absence de titre en faisant d'ailleurs presque un manifeste. C'est que Yael Naim considère celui-ci comme étant son premier « vrai » album, lequel consacre la chanteuse, âgée de 29 ans. Dans la foulée, elle donne des concerts à guichet fermé, notamment à la Boule Noire (Paris), où elle joue du 23 novembre jusqu'au 8 décembre 2007.

Fin janvier 2008, elle se lance dans une tournée française, avec trois dates prévues à la Cigale (Paris), du 7 au 9 avril. Nominée aux NRJ Music Awards dans la catégorie « Révélation française de l'année 2007 », elle est l'une des deux favorites avec Christophe Willem. L'année 2008 est celle de la consécration, avec une l'obtention d'une Victoire dans la catégorie  « Musiques du monde ». Yael Naim ne se contente pas de louanges et continue d'affirmer son univers avec l'album She Was a Boy, sorti en 2010 et précédé su simple « Go to the River ». Si ne s'agit pas d'un nouveau triomphe commercial, les ventes de celui-ci sont néanmoins honorables. Il faut ensuite attendre cinq ans avant de retrouver la musicienne faisant peau neuve et son fidèle collaborateur David Donatien dans Older et les simples qui accompagnent l'album, « Dream in My Head » et « Coward », avant son lancement en mars 2015.