Liberace

Nom de naissance

Wladziu Valentino Liberace

Naissance

16 Mai 1919, West Allis, Wisconsin, United States

Biographie

Pianiste de formation classique tourné vers la variété, Liberace devient une superstar dans les années d'après-guerre à travers un répertoire mêlant pièces de piano de Chopin, Liszt ou Tchaïkovski et standards de la chanson tels « Tiger Rag », « September Song » ou « I'll Be Seeing You ». Dans les années cinquante, son show télévisé attire des millions de spectateurs mais c'est sur scène que le pianiste prodige construit sa légende kitsch par ses tenues excentriques et ses monologues. La carrière de « Mr. Showmanship » décline quand son homosexualité est pointée par les journaux à scandales. Liberace continue néanmoins de donner des concerts jusqu'à la fin de sa vie. Atteint du sida, il meurt le 4 février 1987 à l'âge de 67 ans. En 2013, le film Ma vie avec Liberace (Behind the candelabra) remet à l'honneur ce singulier personnage du show business américain.

Né le 16 mai 1919 à West Allis (Wisconsin) d'un père trompettiste, membre de l'orchestre de Philip Sousa et du Milwaukee Symphony Orchestra, Wladziu Valentino Liberace opte pour le piano pour lequel il développe rapidement un don, entretenu par des leçons avec le virtuose Ignace Paderewski.

Après dix-sept années passées à l'Académie de musique du Wisconsin (un record), marquées par ses premières prestations en public, Valentino Liberace se tourne contre toute attente vers l'univers de la chanson, plutôt que de la musique classique. Il se révèle très tôt aussi doué pour tenir le public en haleine par des plaisanteries que pour exécuter une partition. Après une tournée européenne à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, Liberace retrouve son pays où il se produit de clubs en clubs.

Installé à New York, il se manifeste par ses exubérances et les libertés prises avec le règlement du Syndicat des musiciens. Liberace émigre alors vers la côte ouest où son répertoire constitué de morceaux populaires tels que « Tiger Rag », « Twelth Street Rag » et de pièces classiques de Liszt ou Chopin fait sensation et remplit tous les soirs les clubs Ciro's, Mocambo et autres hôtels de prestige. Après un premier contrat d'enregistrement avec Decca, Liberace signe avec Columbia pour un album en public à succès, Liberace by Candlelight, incluant sa version du « September Song » de Kurt Weill.

Devenue une attraction nationale, Liberace ne passe pas inaperçu quand il se produit avec ses costumes excentriques à plumes et fourrures, son piano décoré et l'éternel candélabre pour marquer sa proximité avec le public. La période faste des années cinquante le voit se produire à la Maison Blanche devant le président Harry Truman en 1950, au Madison Square Garden en 1954 et au Casino de Las Vegas. Au plus fort de sa popularité, lorsqu'il joue dans le film Sincerely Yours (1955), Liberace fait l'objet de 200 fan clubs comprenant des centaines de milliers de membres. En 1956, il célèbre ses vingt-cinq ans de carrière par un show au Hollywood Bowl de Los Angeles. Pionnier de l'easy listening, il est aussi vertement critiqué pour ses excès musicaux, qu'il assume en déclarant : « Je ne donne pas de concerts, je fais le show. »

La carrière de Liberace passe également par la télévision, les shows de Katie Smith et de Paul Gleason avant sa propre émission. À partir de 1952, The Liberace Show attire plus de 30 millions de téléspectateurs accrochés au rituel « I'll Seeing You », jusqu'en 1958. En 1960, la vedette du petit écran inaugure son étoile sur Hollywood Boulevard. Le 22 novembre 1963, il échappe à la mort après une intoxication due aux produits de nettoyage de ses costumes. Dans les années soixante, la popularité de « Mr. Showmanship » ou « Mister Sandman » célébré par The Chordettes, commence à décliner au fur et à mesure que son homosexualité est dévoilée au grand jour par les journaux à scandales.

L'attraction Liberace continue néanmoins de remplir les salles jusqu'au milieu des années 1980. Atteint du sida, il s'éteint peu après une pneumonie le 4 février 1987, à son domicile de Palm Springs (Californie) et est inhumé au cimetière de Forest Lawn. Après la publication des mémoires de Scott Thorson en 1988, la légende est relancée avec le film de Steven Soderbergh, Behind the candelabra (Ma vie avec Liberace, 2013) interprété par Michael Douglas.