Claude Bolling

Nom de naissance

Claude Jean Harry Bolling

Naissance

10 Avril 1930, France

Biographie

Pianiste, compositeur, arrangeur et chef d'orchestre né à Cannes le 10 avril 1930, Claude Bolling passe ses premières années à Paris, puis à Nice où sa famille s'installe pendant la Seconde Guerre mondiale. Très tôt, il montre des dispositions pour la musique et en particulier la trompette, avant de se s'orienter vers le piano, qui occupera toute sa vie. Outre l'apprentissage classique de l'instrument, sa professeure lui enseigne le jazz et en 1944, il remporte un tournoi amateur organisé par le Hot Club de France. L'année suivante, lorsqu'il forme son premier orchestre, Claude Bolling est alors le plus jeune sociétaire de la Sacem. En 1948, il remporte cette fois le concours professionnel du Hot Club de France avec la chanteuse Berthe « Chippie » Hill. D'une séance à l'autre, il accompagne des musiciens comme Lionel Hampton, Roy Eldridge, Rex Stewart et Milton Mezzrow. Signé en 1953 par le label Vogue, il crée deux ans plus tard le Show Bizz Band, à la manière de Duke Ellington, à qui il consacrera un EP, puis l'album Plays Duke Ellington (1960). Tour à tour au Club Français du Disque puis chez Philips, il multiplie les super-45 tours sur des thèmes de Django Reinhardt ou Ray Charles, ainsi que des reprises de jazz ou des succès en vogue, jusqu'à la mode yé-yé et les chansons de Brigitte Bardot. Cet éclectisme se retrouvera dans tous ses enregistrements. Après avoir accompagné Sacha Distel et enregistré Rolling with Bolling (1958), il se tourne vers les musiques de films et de feuilletons télévisés et supervise les productions du groupe féminin Les Parisiennes (1964-1966). Il signe tour à tour les compositions des bandes originales Les Aventures de Salavin (1964), Moi et les hommes de 40 ans (1965), Vivre la nuit (1968) et Borsalino (1970), dont le thème ragtime est son plus grand succès. Précurseur du crossover vers la musique classique avec l'album Jazzgang Amadeus Mozart (1965), il s'entoure de solistes renommés : Jean-Bernard Pommier pour la Sonate pour deux pianistes et le Jazz Concerto pou piano et orchestre (1972), Jean-Pierre Rampal dans la Suite for Flute and Jazz Piano Trio I & II (1975, 1980), Alexandre Lagoya pour Concerto for Classic Guitar and Jazz Piano (1975), Pinchas Zukerman sur Suite for Violin and Piano Trio (1977), Maurice André pour Toot Suite (1981) et Yo-Yo Ma pour la Suite for Cello and Jazz Piano Trio (1984). D'autres musiques de films suivent dont Le Magnifique (1973), Flic Story et Le Gitan (1975), L'Année Sainte (1976), Trois Hommes à abattre (1980), Louisiane (1984), La Rumba (1987) et la série à succès Les Brigades du Tigre (1973), parallèlement à d'autres albums et collaborations. Populaire aux États-Unis, où il interprète sa fameuse Suite pour orchestre de chambre et trio jazz au Carnegie Hall de New York (1982), Claude Bolling ne cesse d'enregistrer et monte la comédie musicale de Duke Ellington, A Drum Is a Woman (1995), qui fait l'objet d'un disque. Fidèle aux styles ragtime, swing et be bop, il joue dans de multiples configurations, du duo au big band. Toujours présent sur scène dans les années 2000, il enregistre pour le label Frémeaux et Associés, tandis que rééditions et compilations abondent, nourrissant une imposante discographie. En 2015, le coffret Anthologie des Bandes Originales 1960-1998 rassemble quelques-unes de la centaine de partitions écrites pour les grand et petit écran. Chevalier puis Officier de la Légion d'honneur (1990, 2010), Commandeur des Arts et des Lettres (2006), Médaille d'or de la Sacem et lauréat d'une Victoire de la musique en 1994 pour l'album Cross Over USA, Claude Bolling s'éteint à Saint-Cloud le 29 décembre 2020, à l'âge de 90 ans.

Les chroniqueurs américains débutent la biographie de Claude Bolling avec ces mots : « C’est un jeune prodige du piano ». A l’âge de 2 ans, sa famille monte à Paris puis redescend se réfugier à Nice durant la guerre (1940). C'est à ce moment-là que Bolling se découvre une passion pour la musique et décide de lui consacrer sa vie. Sa professeur de piano, de formation classique l’ouvre tout autant à la musique classique qu’au jazz (1943-1944). En 1944, il est sacré meilleur pianiste du tournoi amateur organisé par le Hot Club de France, l’année suivante il forme son premier orchestre et devient le plus jeune sociétaire de la Sacem. De nombreux pianistes de jazz le marquent : Teddy Wilson, Art Tatum, Earl Hines, Fats Waller, mais plus particulièrement Duke Ellington. En 1948, il obtient sa première grande consécration en remportant le concours du Hot Club de France, accompagné de la chanteuse Berthe « Chippie » Hill. Il joue avec Lionel Hampton, Roy Eldridge et Rex Stewart, faisant preuve d’éclectisme et collaborant tout aussi bien avec des musiciens de variété qu’avec des musiciens classiques. En 1952, il part en tournée avec Milton Mezzrow et enregistre pour la firme Vogue (1953). En 1955, Claude Bolling monte son Show Bizz Band d’inspiration ellingtonienne, s’entoure de musiciens de talent (Roger Guérin, Gérard Badini). En 1970, Claude Bolling compose et enregistre avec le pianiste classique Jean-Bernard Pommier « Sonate pour deux pianos ». Ces rencontres avec les musiciens classiques sont fréquentes : Alexandre Lagoya, Maurice André, Yo Yo Ma… Comme Claude Bolling le dit lui-même, ce sont des défis musicaux. Sa « Suite pour flûte et piano jazz », qu’il enregistre en 1975 avec Jean-Pierre Rampal, obtient un succès considérable outre-Atlantique, la revue Bildboard le classe dans le peloton de tête durant 530 semaines ! En 1976, il entreprend une expérience « West Coast » avec Hubert Laws, Bud Shank et Shelly Manne. En 1982, la prestigieuse salle du Carnegie Hall de New York reçoit Claude Bolling pour sa « Suite pour orchestre de chambre et trio jazz », avec l’orchestre du Syracuse Symphony. Depuis plus de vingt ans, Bolling adapte son répertoire et ses compositions en fonction des musiciens de son orchestre. Bolling a l’art de faire sonner et de mettre en valeur toutes les sections de l’orchestre, en sachant faire ressortir les solistes.

photo : © Mephisto