Axel Bauer

Naissance

7 Avril 1961, France

Biographie

Axel Bauer est un chanteur, compositeur, guitariste et acteur français né le 7 avril 1961 à Paris. Figure incontournable du rock français, il est découvert en1983 avec le titre “Cargo”. Il est plusieurs fois disque d'or, a vendu près de 3 millions de disques et donné près de 700 concerts en France et en Europe.


Enfance et adolescence
Axel Bauer se familiarise très tôt avec la musique. Un grand père organiste, une tante, Evelyne Crochet, pianiste et concertiste de renom et son père, Franck Bauer, célèbre speaker de radio Londres (l’homme qui disait “Les français parlent aux Français”), batteur de Django Reinhardt et ami de Louis Armstrong. La première expression artistique d’Axel trouve d’abord écho dans le dessin. Un univers de cowboys et d’Indiens qu’il reproduit en silence sur papier. Des scènes qu’il voit et entend dans son esprit. Un travail frénétique d’une rare intensité et d’un trait si soigné et microscopique qu’une loupe est nécessaire pour le saisir au plus près. C’est toutefois en 1974 que la révélation a lieu quand son père l’emmène au concert des Who. Dès lors, il apprend la guitare, repiquant les solos de Jimi Hendrix ou Johnny Winter. Adolescent, Il monte son premier groupe, les Nightbirds. Suivant ses premières amours pour le dessin, il est admis aux Beaux-Arts mais ne s’installe pas très longtemps sur les bancs, l’appel de la musique l’emportant sur le crayon. Le Rose Bonbon, célèbre club parisien des 80’s, devient sa nouvelle école. Là-bas il côtoie d’autres artistes singuliers, comme lui, les Rita Mitsouko, Taxi Girl, Jacno… Il suit en parallèle des cours de musique avec le compositeur Iannis Xenakis. Quand il ne travaille pas comme “roadie” pour payer sa chambre de bonne, il passe des nuits et des jours sur sa guitare à écrire et composer.

Les débuts
Muni de quelques maquettes, il rencontre Jacqueline Eren-Schmidt, découvreuse de talent qui l’oriente vers le tout jeune label Mondiomusic (édition de Vogue). Philippe Missir, le directeur artistique du label, voit et entend Axel. Il l’accompagne alors dans l’élaboration de la maquette d’un morceau sur lequel Michel Eli, le directeur du label flashe immédiatement et signe “Cargo”.
Le titre sort fin1983. Un son nouveau et riche. Un groove hypnotique avec Manu Katché à la batterie et Axel à la guitare. Michel Eli, qui a finalement écrit les paroles s’est inspiré de l’univers du film “Pépé le Moko” avec Jean Gabin. La pochette du single fait référence à l’affiche du film “Querelle” de Fassbinder. Le succès ne tardera pas. Plus d’un million de titres vendus et plusieurs fois disque d’or.
Alors que le clip vidéo fait ses premiers pas à la télévision, Axel, déjà fort de son look de marin cuir, choisit le réalisateur Jean-Baptiste Mondino. Les deux hommes travaillent étroitement ensemble à l’élaboration du clip. Une mise en scène dans les cales d’un bateau ivre, peuplé de marins musclés dans les salles des machines. Un clip noir et blanc inspiré du “Ramble Fish” de Coppola et du cultissime “Metropolis”. Ce sera le premier clip français à être diffusé sur MTV.
L’onde de choc provoquée par le clip lance internationalement la carrière de Mondino, des artistes du monde entier saluent le talent d’Axel Bauer, de Prince à Mick Jagger et, comme un retour aux sources, Roger Daltrey des Who reprend “Cargo”. À seulement 22 ans, Axel, en plus de graver son nom dans le marbre devient une icône.

La confirmation
L’année qui suit, il devient le premier artiste français à signer chez EMI international. Il s’installe à Londres et commence les enregistrements de son premier album avec le réalisateur Dave Bascomb, producteur de Tears for Fears. L’album “Les nouveaux Seigneurs” sort en 1987. Après quelques années passées dans la capitale anglaise, Axel quitte EMI, revient à Paris et signe avec le label Mercury chez Universal. En 1990, sort “Sentinelles” réalisé par Ben Rogan (Polnareff, Daho, Sade). Un album aux accents rock et électro, aux collaborations multiples dont le titre “Éteins la lumière” deviendra un succès (disque d’or). Axel part alors sur les routes pour une longue tournée ou se succèderont d’excellents musiciens tels que le bassiste Phil Spalding, le guitariste Pierre Jaconelli ou le batteur Mathieu Rabatté… On le verra à Bercy pour la première partie de Bryan Adams et devant Joe Cocker aux arènes de Vienne. Le public découvre alors le chanteur mais aussi le guitariste émérite qu’il est devenu.
Au festival rock de Val d’Isère, où tout le gratin du rock’n’roll est présent, Axel s’électrocute et frôle la mort sur scène. Il est sauvé in extremis par le journaliste Philippe Manœuvre qui arrache la prise de l’ampli.

Traversée du désert
Le succès arrivé tôt, Axel sent le besoin de se recentrer et de se retrouver face à lui-même. Avec pour compagnon de route, son ami et bassiste Laurent Griffon, ils partent au Sahara faire l’expérience d’une vie ascétique en immersion chez les Touaregs du Ténéré. À l’école de la vie, perdu dans l’immensité du désert, il réalise que l’on n’est rien dans ce monde où l’on est tout petit.
Dès son retour, il compose “Nomade” et “00 Zen”, construit un studio à Montreuil et s’entoure du talentueux réalisateur Steven Forward. Les séances s’enchaînent et sort “Simple Mortel”, son troisième album. Cependant, la maison de disque trouve l’album hors format, les titres sont trop longs pour la radio et bien qu’ayant reçu un bon accueil en presse, ils décident de le passer sous silence.

La résurrection
Axel travaille avec son guitariste Juan Tamayo, avec lequel il écrit “Mens-moi”, et le bassiste Arnaud Giroud de Emigrates pour la création d’un nouvel album. Ilhem Kadid, sa compagne, lui écrit “Personne n’est parfait” et “Qu’on m’oublie”. Lors d’une soirée chez lui, Axel Bauer fait écouter des maquettes à Zazie. La jeune artiste a alors le coup de foudre pour un morceau. À deux ils se lancent dans un duo profond et hymnesque : “À ma Place”. Zazie écrit, Axel compose, tous deux chantent. Un clip signé Didier Le Pêcheur où les deux protagonistes sont séparés par une vitre, étudiés comme des cobayes, dans un laboratoire futuriste. Le mariage insolite de deux univers porte ses fruits. En 2002 sort “Achille”, coréalisé par Pierre Jaconelli, rapidement rebaptisé “Personne n'est parfait” qui ne connaît d'abord qu'un succès d'estime. La donne change quelques mois plus tard avec la parution du single “À ma place”. La chanson remporte un énorme succès, se vendant à près de 600 000 exemplaires, elle est nommée aux Victoires de la Musique et remporte un NRJ Music Award. L'album devient disque d'or avec 170 000 exemplaires vendus. Invité par Zazie, Axel Bauer intègre la troupe des Restos du Cœur et triomphe à l’Olympia. Il crée alors la surprise pour un concert unique, entrant en scène avec un orchestre de cordes et des musiciens de la scène électro-rock.

Bad Cowboy
En 2003 Axel Bauer sort premier best of, “La Désintégrale”, et collabore à l’album de Johnny Hallyday “A la vie à la mort”.
En 2006 il revient, cette fois-ci signé chez Polydor, avec “Bad Cowboy” produit par Dan Presley (The Breeders). Il est accompagné de Franck Pilant à la guitare, avec lequel il a commencé la compo de l’album et la pré-production, du batteur Geoff Dugmore et du bassiste et ancien boxeur Gabriel Barry. Le disque est enregistré en Live en Irlande au studio Grouse Lodge. Pour le clip de “Tu me tues”, Axel, Gabriel et Franck incarnent une bande de cowboys urbains pénétrant dans la ville à cheval à la recherche de leurs alter égos féminins.
Parallèlement, il quitte Universal et devient producteur. En 2010, il participe à l'opéra rock “Dracula” où il compose la musique de “En transe… ylvanie”, avec le chanteur des BB Brunes, Adrien Gallo. Fin de 2010, il est à nouveau avec Zazie, interprétant un nouveau duo : “Double Axel”.

Peaux de serpent
En 2013, Axel Bauer sort “Peaux de Serpent”. Ces peaux qu’on laisse derrière soi lorsque l’on change. La voix est sobre, posée. Perfectionniste et méticuleux, le son est ciselé. Enregistré au studio de la Fabrique, produit et réalisé par son label Accélération Music. Les plumes singulières de Marcel Kanche, Brigitte Fontaine, Gérard Manset, Pierre Yves Lebert et d’Axel lui-même signent les paroles. C'est avec Aymeric Westrich, batteur de Aufgang et Phœnix à la batterie, Manu Barroux à la guitare et Alain Verderosa à la basse qu'il enregistre les bases de l’album. Puis il les retravaille avec le réalisateur Dimitri Tikovoi et mixe avec son ami de longue date, l'ingénieur réalisateur Steven Forward. Une plongée dans le clair-obscur d’un artiste qui jamais ne lasse ni ne cesse de surprendre. Axel Bauer s’impose en esthète sonore et en guitariste d’exception. Dans le clip “Souviens-toi” réalisé par le photographe Yann Orhan, il chante enlacé par un boa constrictor.
Une longue tournée s’ensuit et sa rencontre avec Lena Coen qui le coach pour l’interprétation l’amène naturellement à vouloir réenregistrer certains de ses titres. Fin 2013, il s’arrête avec ses musiciens au studio Ferber pour y enregistrer une répétition filmée par le réalisateur Christian Beuchet. Douze titres en noir et blanc sont visibles sur axelbauer.com et sur sa chaîne youtube. Il réinterprète là ses meilleurs titres, des arrangements peaufinés par des années de scène et le contact avec le public.

En parallèle, il y a un réel besoin de remettre les artistes au centre des négociations avec les producteurs alors, conjointement avec Kent, Issam Krimi et Suzanne Combeaud, il monte la GAM (la guilde des artistes de la musique) dont il est fait président. De nombreux artistes répondent à l’appel. Il participera alors activement aux missions Lescure et Phéline et la GAM sera signataire des accords Schwartz. Pour sa carrière et son engagement, la ministre de la culture Aurélie Filipetti le fait Chevalier des Arts et des Lettres.

Autour de la guitare
Axel Bauer est un guitariste réputé. Il joue principalement sur des Fender Stratocaster et des Telecaster. C’est sa série L, échangée contre une Les Paul à un guitariste africain au Sénégal, que l’on entend sur le solo de “Cargo” et sur le riff d’“Eteins la lumière”. Son style est influencé par le blues et le rock (il apprend en repiquant les solos d’Hendrix, Page et Winter), mais aussi par Adrian Belew pour son côté bruitiste et son utilisation des effets. Grand fan de jazz, il aime aussi Charlie Christian, Georges Benson et Django Reinhardt. Sur scène, on le voit souvent jouer en stéréo avec une tête Marshall JMP modifiée et un Fender Bassman 135.
En 2015, il est invité par Jean-Félix Lalanne pour la tournée Autour de la guitare. On le voit jouer “Cargo” accompagné de Larry Carlton et Robben Ford et mettre le feu sur “Eteins la lumière” avec Nono (Norbert Krief) de Trust et Ron Thal des Guns N' Roses. Tout en multipliant ses concerts, il participe à un album de reprises commémorant Léo Ferré pour lequel il reprend “Est-ce ainsi que les hommes vivent” et “Ton style”.

Live à Ferber
Multipliant les concerts, Axel Bauer sort finalement son premier live en juin 2017 sur son label. Le “Live à Ferber” est le huitième album de cet artiste au parcours atypique. On est loin de la nostalgie de ces années quatre-vingts qu’il a pourtant marqué avec son “Cargo de nuit”. Axel Bauer est un artiste passionné et exigeant. Il travaille à un nouvel album qui verra le jour en 2018.

Radio Londres
Avec “Radio Londres”, son septième album studio en quatre décennies d’un parcours jalonné de tubes inattendus et de longs formats singuliers, Axel Bauer rend hommage à un esprit de résistance historique, le transposant dans notre monde contemporain avec conviction et humilité combinées. Cette suite harmonieuse de chansons brûlantes, nourries d’une électricité tendue comme de mélodies entêtantes, taillées dans le roc(k) d’une sensibilité à fleur de peau, permet à Axel Bauer d’exprimer toute la palette de ses talents, du compositeur inspiré à l’interprète enflammé, en passant par l’auteur habité et le guitariste surdoué. 
Dans le single “Ici Londres”, on découvre la voix de son père, Franck Bauer, dernier speaker de Radio Londres, qui prononça 517 fois la fameuse phrase “Les français parlent aux français”. Quelques années avant sa disparition, le père avait rejoint le fils dans son studio pour créer une chanson et nous interroger sur ce que “résister” signifie aujourd'hui. Le titre “C'est malin”, à l'élégance racée, est l’évocation lumineuse d'une bataille vitale menée face à l'adversité du sort, sur laquelle Axel Bauer livre l'un des plus beaux textes de son cru.
En cinquante-huit minutes haletantes et accrocheuses, Axel Bauer délivre, avec une réussite éclatante, un grand disque à son image et, par extension,  à celle de la vie elle-même : chaleureux, addictif, simple et mortel.

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