Isabelle Aubret

Nom de naissance

Thérèse Coquerelle

Naissance

27 Juillet 1938, France

Biographie

Thérèse Coquerelle, ou Isabelle Aubret à la scène, est née à Lille le 27 juillet 1938. Brillante interprète des poèmes de Louis Aragon et des chansons de Jean Ferrat, Jacques Brel, Léo Ferré ou Leonard Cohen, elle a connu des débuts fulgurants suivis d'éclipses dues à des accidents et à l'ignorance des médias. La chanteuse de « Un premier amour » (Grand Prix de l'Eurovision en 1962) et de « Deux enfants au soleil », reconnue à travers le monde et comblée de récompenses, a continué d'enregistrer et d'arpenter les scènes avec un répertoire qui s'étend sur cinquante ans. Fidèle à un style engagé hérité de l'esprit Rive gauche, elle se distingue de la vogue yé-yé des années 1960 et chante aussi pour les enfants. En 1989, elle célèbre le bicentenaire de la Révolution française à travers un album et dix ans après, la capitale dans Parisabelle. Entre temps, elle reçoit des mains de François Mitterrand la légion d'honneur et sort l'album Coups de Coeur (1992), suivi de Changer le Monde (1997). Après l'album nostalgique Le Paradis des Musiciens (2001), Isabelle Aubret enregistre les chansons de Claude Lemesle dans 2006 et, trois ans plus tard, participe à la tournée Âge tendre et Têtes de bois. Le 3 octobre 2016, elle fait ses adieux sur la scène de l'Olympia à Paris, quelques jours après la sortie de l'album Allons Enfants.

Thérèse Coquerelle, dite Isabelle Aubret, est née le 27 juillet 1938 à Lille dans une famille ouvrière de onze enfants. C'est de ses origines sociales qu'elle tient son goût pour le répertoire populaire qui va la mener parmi les plus grandes interprètes de son époque.

Ouvrière à son tour à l'âge de 16 ans, la jeune fille se fait un nom dans le milieu du sport en remportant le titre de championne de France de gymnastique en 1958. Cette notoriété s'ajoute à une jolie voix : remarquée à la radio, elle devient chanteuse dans un orchestre au Havre et de fil en aiguille, gagne un concours de chant à l'Olympia de Paris. Ses rencontres avec le directeur de la salle, Bruno Coquatrix, et le directeur artistique de Philips, Jacques Canetti, conduit la jeune interprète sur les scènes parisiennes et dans les studios où elle enregistre ses premiers 45 tours (« Nous les amoureux »).

À partir de 1961, Isabelle Aubret va multiplier les succès et récompenses : le Grand Prix du festival d'Enghein et surtout le Concours de l'Eurovision l'année suivante avec le titre « Un premier amour ». Quand Jean Ferrat lui écrit « Deux enfants au soleil », c'est un triomphe et la naissance d'une grande amitié entre l'auteur et la chanteuse. Au printemps 1963, elle est en première partie de Jacques Brel à l'Olympia. Eblouie, Isabelle Aubret ne tarde pas à reprendre ses chansons (« La Fanette »).

En 1964, un grave accident de la route interrompt subitement son ascension. La chanteuse subit quatorze opérations et une longue rééducation que sa force de caractère lui permet de surmonter. Elle revient avec le titre « C'est beau la vie » signé Ferrat et un Olympia avec Salvatore Adamo. En 1968, elle termine 3ème à l'Eurovision (« La Source »)

Signée par la compagnie de disques de Gérard Meys après une tournée internationale, Isabelle Aubret enregistre des adaptations de succès étrangers (« Savez-vous ce qu'il faut au sapin de Noël » d'après un thème de John Barry, et « The Partisan » de Leonard Cohen). Cependant, ses sympathies politiques l'écarte de la télévision et des medias de l'époque.

Reconnue au Japon où elle est sacrée « meilleure chanteuse » en 1976 puis en 1980, ses albums Le Soleil Est Dans Une Orange (avec un titre signé Alain Bashung), Berceuse Pour Une Femme en 1977 ou Une Vie en 1979 n'obtiennent pas l'écho qu'ils méritent. La chanteuse tourne alors dans les pays communistes (Cuba, URSS, Pologne). En 1981, un nouvel accident lors d'un numéro de trapèze au gala des artistes l'éloigne de la scène pendant deux années. Elle revient avec « France France » et l'album Le Monde Chante (1984), puis interprète le titre « 1789 » d'Alice Dona.

L'arrivée de François Mitterrand au pouvoir permet son retour dans les medias. L'album Vague à l'Homme (1987) relance sa carrière, ainsi que de multiples récompenses (Grand Prix de l'Académie Charles-Cros) et honneurs (une semaine à l'Olympia en mars). Un album sur le bicentenaire de la Révolution française (1989) est suivi de Vivre En Flèche en 1990, puis d'un recueil de standards du jazz chantés en anglais (In Love, 1991). Isabelle Aubret passe alors de l'Olympia au Petit Journal Montparnasse.

Après l'album Coups de Coeur en 1992, la chanteuse décorée de la Légion d'honneur consacre ses disques suivants à l'oeuvre du poète Louis Aragon transcrite par Jean Ferrat et Léo Ferré, puis de nouvelles interprétations du répertoire de Jacques Brel en 1995. Un Olympia et une longue tournée s'ensuivent, avec la parution d'un triple coffret.

En 1997 sort l'album Changer Le Monde, puis les opus Parisabelle (1999), Le Paradis des Musiciens (2001) et un nouveau disque de chansons originales en 2006. En 2009, Isabelle Aubret s'engage dans la tournée Âge tendre et têtes de bois. L'année suivante, une nouvelle série de concerts donne lieu à l'enregistrement de Palais des Sports 2011. En 2012 sort l'album L'Arche de Noël, après un ultime hommage à Jean Ferrat. Le 3 octobre 2016, Isabelle Aubret fait ses adieux sur la scène de l'Olympia, quelques jours après la sortie de l'album Allons Enfants.