Horace Silver

Nom de naissance

Horace Tavares Silva

Naissance

2 Septembre 1928, Norwalk, Connecticut, United States

Biographie

Pianiste américain de jazz, Horace Silver (1928-2014) fait ses débuts dans le trio de Stan Getz en 1950 avant de rejoindre le batteur Art Blakey & the Jazz Messengers puis le Miles Davis All Stars. Signé par le label Blue Note, son style rythmique en fait l'un des précurseurs du courant hard bop avec des morceaux comme « The Preacher » ou « Sister Sadie », sur l'album Blowin' the Blues Away (1959). Son grand classique Song for My Father (1965), rendant hommage à ses racines cap-verdiennes, baigne dans une ambiance soul jazz et funk avant la lettre. Son orchestre voit alors passer Joe Henderson, Blue Mitchell, Junior Cook, Hank Mobley ou Woody Shaw. Cette période faste est suivie d'une crise mystique (il chante dans That Healin' Feelin') sonnant le glas des années Blue Note. En 1980, Horace Silver fonde son label Silveto (The Continuity of Spirit) et s'installe en Californie. Repris par Columbia (It's Got to Be Funky) puis Impulse! (A Prescription for the Blues) et Verve (Jazz Has a Sense of Humor en 1999), Horace Silver achève sa carrière sous les honneurs avant de mourir le 18 juin 2014, à l'âge de 85 ans.

D'origine cap-verdienne par son père, Horace Tavares Silva naît le 2 septembre 1928 à Norwalk, dans le Connecticut. Formé au piano classique et au saxophone, il découvre les ténors du be bop Bud Powell, Charlie Parker et Lester Young qui orientent ses goûts vers le jazz.

Découvert par Stan Getz sur la scène du Sundown Club de Hartford (Connecticut) en 1950, Horace Silver intègre le trio du saxophoniste pour lequel il compose et enregistre entre deux tournées. Installé à New York, le pianiste joue régulièrement au club Birdland et rencontre les grands musiciens du moment dont Lou Donaldson, Coleman Hawkins, Lester Young, Sonny Stitt, Miles Davis, Clifford Brown et Milt Jackson. Dès 1953, il forme avec le batteur Art Blakey la première mouture du groupe The Jazz Messengers avec Kenny Dorham et Doug Watkins sur Horace Silver and the Jazz Messengers (1955) et Hank Mobley et Donald Byrd sur The Original Jazz Messengers (1956), précédé d'enregistrements aux clubs Birdland et Bohemia.

La formation légendaire est pionnière du style hard bop que le pianiste développe également avec Miles Davis (Walkin') et son propre quintette qu'il forme en 1956 avec le jeune batteur Louis Hayes (Further Explorations, 1958). En 1959, l'album Blowin' the Blues Away (1959), abrite le classique aux influences gospel, « Sister Sadie ». Le quintette des grandes années incluera nombre de pointures comme Hank Mobley, Joe Henderson, Blue Mitchell, Junior Cook, Woody Shaw, Carmell Jones, Teddy Smith, Roger Humphries, Art Farmer, Michel et Randy Brecker, George Coleman, Tom Harrell, Bob Berg et d'autres. En 1965 sort le quintessentiel Song for My Father inspiré d'un voyage au Brésil, avec son titre phare et une photo de son père sur la pochette. Le suivant The Cape Verdean Blues est un retour à ses racines familiales.

A l'aube des années 1970, le musicien traverse une crise mystique marquée par la trilogie The United States of Mind avec le chanteur Andy Bey, suivi d'une série d'oeuvres avec cuivres, bois, voix et cordes. Les années 1980 voient Horace Silver quitter Blue Note pour son propre label Silveto sur lequel paraît l'album orchestralThe Continuity of Spirit (1985). Par la suite, le pianiste signe successivement avec Columbia pour It's Got to Be Funky (1993), Impulse! (A Prescription for the Blues, 1997) et Verve (Jazz Has a Sense of Humor, 1999). Couvert d'honneurs en tous genre, Horace Silver peut mourir tranquillement de cause naturelle à son domicile de New Rochelle (New York), le 18 juin 2014, à l'âge de 85 ans.