Alice Cooper

Nom de naissance

Vincent Damon Furnier

Naissance

4 Février 1948, Detroit, Michigan, United States of America

Biographie

Vincent Damon Furnier, alias Alice Cooper, voit le jour le 4 février 1948 à Détroit dans le Michigan. Il survit miraculeusement à une péritonite contractée à l’âge de 11 ans et se tourne bientôt vers la musique: avec son premier groupe, successivement baptisé The Earwigs, The Spiders ou encore The Nazz, ils jouent le répertoire de leurs idoles, les Beatles ou les Rolling Stones. En 1968, c’est à Los Angeles sous le nom de Alice Cooper que réapparaît le groupe, alors également constitué de Glen Buxton (guitare), Michael Bruce (guitare rythmique), Dennis Dunaway (basse) et Neal Smith (batterie). La personnalité controversée d’Alice Cooper devient peu à peu l’une des attractions principales de la formation : les spectacles incluent de fausses exécutions, des simulacres de combats, des serpents vivants et des allusions permanentes à une sexualité débridée. Frank Zappa, à travers son label Straight Music, permet à Alice Cooper de sortir son premier album, Pretties for You en 1969. Celui-ci est suivi de Easy Action en 1970 et de Love It to Death en 1971, qui permet au chanteur de connaître son premier véritable tube avec « I’m 18 ». D’autres standards jalonneront ensuite la discographie de l’ambassadeur du « shock rock », parmi lesquels School’s Out en 1972 ou Welcome to My Nightmare en 1975. Les excès d’Alice Cooper l’entraînent sur une pente dangereuse dans les années 1980, mais il revient fort au début des années 1990, notamment avec l’album Hey Stoopid en 1991, qui lui permet de prendre un nouvel élan. Il collabore alors avec les artistes du moment, comme les Guns N’Roses, et s’accommode de son statut de légende jusque sur le grand écran, notamment dans Wayne’s World en 1992. Il publie un dernier album pour cette décennie en 1994 avec The Last Temptation. Avec Brutal Planet en 2000, il entame le nouveau millénaire sur les chapeaux de roue. Son répertoire s’enrichit régulièrement de nouveaux disques au cours des deux décennies suivantes, mais il trouve néanmoins le temps de former en 2015 le groupe Hollywood Vampires, avec Joe Perry, guitariste du groupe Aerosmith, et l'acteur et musicien Johnny Depp. Reprenant le fil de sa discographie en 2017 avec l’album Paranormal, salué par la critique, il lui donne une suite en 2021 lorsque paraît Detroit Stories.

Vincent Furnier est né à Detroit, le 4 février 1948. Son père est assistant du pasteur de l'Eglise de Jésus Christ. En 1964, Vincent forme son premier groupe, The Earwigs, avec ses copains de classe Glen Buxton (guitare) et Dennis Dunaway (basse). Rejoints par Michael Bruce (guitare, claviers), ils deviennent The Spiders.

Inspirés par le classique des Yardbirds, « The Nazz are Blue », ils changent leur nom en The Nazz. Ils publient un single, « Wonder Who's Loving Her Now », et commencent à se produire à Los Angeles où ils finissent par s'établir en 1968. Avec l'arrivée de Neal Smith à la batterie, la formation définitive est au complet. Le groupe, apprenant que sur la côte Est un il existe un autre The Nazz (emmené par Todd Rundgren) il change de nom et devient Alice Cooper.

Le groupe auditionne chez Frank Zappa, qui vient de fonder deux nouveaux labels, Straight et Bizarre Records. Zappa leur demande de passer « à 7 heures » et, dans le doute, les musiciens se pointent chez lui à 7 heures... du matin. Enthousiasmé par tant d'audace, Frank Zappa signe Alice Cooper sur Straight.

Le groupe produit lui-même son premier album, Pretties For You, qui sort en 1969 dans l'indifférence : il se classe une semaine à la 193ème position du classement puis disparaît. Mais c'est sur scène qu'Alice Cooper va commencer à se faire un nom. Ayant déjà développé l'aspect théâtral de son show, le groupe va aller encore plus loin grâce à un coup de pouce du destin.

C'est au concert Rock'n'roll Revival de Toronto, en septembre 1969, qu'a lieu « l'incident du poulet » : un poulet se retrouve par accident sur scène et Furnier, le jette dans la foule où il est réduit en miettes par les spectateurs déchaînés... La presse s'empare de l'incident et la rumeur enfle jusqu'à vouloir que le chanteur ait tranché la tête du poulet avec ses dents avant de boire son sang. Zappa lui conseille de ne rien démentir pour tirer le plus de bénéfices possibles de cette pub inespérée. Alice Cooper développe alors le « shock rock » : guillotine et chaise électrique pour des simulacres d'exécutions capitales, camisole de force, boa constrictor vivant, etc.

Même s'il commence à faire la une, grâce à ses shows provocateurs, le groupe n'arrive toujours pas à s'imposer sur disque. Son second album, Easy Action (1970) est un nouvel échec.

1970 va être une année de transition primordiale pour Alice Cooper. Lassé de l'indifférence de Los Angeles , le groupe déménage à Detroit, ville qui a vu naître The MC5, The Stooges, The Amboy Dukes ou encore Grand Funk Railroad. Surtout, il rencontre Bob Ezrin, producteur canadien fasciné par cette formation, qui va façonner le son d'Alice Cooper sur disque et produire avec un succès total ses huit prochains albums. Le single « Eighteen » sort en novembre 1970 et se classe à la 21ème place du classement américain, suivi par l'album Love It to Death (N°35 en février 1971).

La tournée qui suit impose définitivement le groupe, notamment en Europe où il remporte un immense succès (la France le découvre en novembre 1971 à l'Espace Cardin lors d'un concert choc). Dans la foulée, Warner, qui distribe Straight, offre un contrat de plusieurs albums à Alice Cooper.

Cette période magique commence avec Killer, qui sort fin 1971 (classé n°21 l'année suivante), et contient les singles « Under My Wheels » (n°59) et « Be My Lover » (n°49). En 1972 le single « School's Out » qui sort, évidemment en été, se classe dans le Top 10 américain avant d'être numéro un en Angleterre. L'album du même nom est également un immense succès (n°2). Les tournées américaine et européenne amplifient cette réussite. Le rock de Alice cooper devient « décadent », c'est peu dire que l'humour et le second degré initiaux sont passés à la trappe.

Cette formation atteint son apogée avec l'album Billion Dollar Babies, sorti début 1973, qui se classe à la première place au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. L'album contient le classique « Elected » (n°26 aux Etats-Unis fin 1972), ainsi que le fameux « No More Mister Nice Guy ».

Ni l'album suivant, Muscle of Love, ni le single qui en est extrait, « Teenage Lament '74 » ne réussissent à reproduire le succès de leurs prédécesseurs. Ce sera le dernier disque enregistré par cette formation mythique.

La séparation a lieu en 1974. Furnier se lance dans une carrière solo sous le nom... d'Alice Cooper. Il s'entoure pour ce faire de musiciens habitués à travailler avec Bob Ezrin: Dick Wagner (guitare), Steve Hunter (guitare), Johnny Badanjek (batterie), Josef Chirowski (piano, orgue) et Prakash John (basse) avec lesquels il monte l'étonnant spectacle Welcome to My Nightmare. L'album-concept homonyme, qui sort sur en mars 1975, est un succès aux Etats-Unis, ainsi que le single « Only Women Bleed », une ballade qui se classe dans le Top 10.

Le spectacle est filmé en concert à Londres en septembre 1975 et un film, lui aussi titré Welcome to My Nightmare, sort dans les salles l'année suivante.

Les albums solo suivants, Alice Cooper Goes to Hell (1976) et Lace and Whiskey (1977) sont de moins en moins bons. La raison, devenue évidente sur la tournée américaine chaotique de 1977, est simple : Alice Cooper a de sérieux problèmes d'alcool qui l'obligent à effectuer une cure de désintoxication en 1978. Il en tire un album autobiographique, From The Inside, écrit avec Bernie Taupin, le parolier d'Elton John.

Il continue à publier régulièrement des albums sur lesquels il cherche à se « renouveler » au risque de se perdre : Flush the Fashion (1980), Special Forces (1981), Zipper Catches Skin et DaDa (1982) sont des curiosités.

Signé par MCA, il publie l'album Constrictor en 1986, dont est extrait « He's Back (The Man Behind the Mask) », le thème du film d'horreur Jason le Mort Vivant. Raise Your Fist and Yell (1987) est un album encore plus brut.

Alice Cooper renoue enfin avec le succès en 1989 avec l'album Trash, produit par le faiseur de tubes Desmond Child, auquel participent Jon Bon Jovi, Richie Sambora et des membres d'Aerosmith. Le single qui en est extrait, « Poison », se classe n°2 en Angleterre et n°7 aux Etats-Unis.

Dans les années 1990, Alice Cooper continue à enregistrer et à tourner. Hey Stoopid en 1991, avec Zodiac Mindwarp et Slash, The Last Temptation (1994), avec la participation de Chris Cornell (Soundgarden). Après un album live, Fistful of Alice (1997), le XXème siècle se termine en beauté pour Alice avec la parution d'un coffret rétrospectif de quatre CD, The Life and Crimes of Alice Cooper.

Pour débuter le nouveau millénaire, il signe sur un petit label, Spitfire, qui publie Brutal Planet en 2000 et Dragontown l'année suivante, deux albums au son brut proche du heavy metal. En 2003, il revient à un son plus classique avec The Eyes of Alice Cooper, suivi d'une tournée puis, dans la même veine, de Dirty Diamonds (2005), son 24ème album studio. Along Came a Spider en 2008 reste de bonne facture. En 2011, il renoue avec Bob Ezrin pour donner une suite au légendaire Welcome to My Nightmare. Intitulé Welcome 2 My Nightmare, l'album réunit les guitaristes Dick Wagner et Steve Hunter présents sur l'opus de 1975, ainsi que pour la première fois depuis 1973 les membres originels de Alice Cooper le groupe, moins le guitariste Glen Buxton décédé en 1997. Ke$ha apporte elle sa caution dance pop à l'affaire.
Cette année-là, Alice Cooper intègre le prestigieux Rock'n'Roll Hall of Fame et fait ainsi désormais partie des immortels du genre. Puis il entame une série d'hommages musicaux aux artistes de sa génération. D'abord, il offre en 2013 une nouvelle vie musicale à sa confrérie de rockstars fêtardes née dans les années 70, les Hollywood Vampires. Dans cette nouvelle mouture, on retrouve entre autres Johnny Depp et Joe Perry. Puis il donne de la voix sur « Eleanor Rigby » sur le disque The Art of Paul McCartney paru en 2014 et enfin en 2016, il fait partie du casting de rockstars rendant hommage à Pink Floyd sur la relecture orchestrale de l'album Wish You Were Here. En 2017, c'est lui qui rassemble un casting impressionnant à son service. A l'occasion de Paranormal, il convainc ses anciens camarades Michael Bruce, Dennis Dunaway et Glen Buxton de refaire du bruit comme au bon vieux temps et réserve aussi de la place pour quelques fines lames du rock comme Billy Gibbons ou The Edge.