Pharrell Williams

Nom de naissance

Pharrell Lanscilo Williams

Naissance

5 Avril 1973, Virginia Beach, Virginia, United States of America

Biographie

Pharrell Williams est l'un des visages les plus médiatisés de la planète et, sans conteste, l'un des producteurs les plus déterminants des années 2000. Mais ce génie de la console et du gimmick qui fait d'une chanson un n° 1 assuré a plus de mal à séduire le public avec ses propres oeuvres, jusqu'en 2013 où il est dans tous les bons coups en participant en tant que chanteur à « Blurred Lines » de Robin Thicke et « Get Lucky » de Daft Punk. C'est ensuite à son tour de mettre le monde en ébullition avec son propre « Happy », suivi en mars 2014 par l'album G I R L, dans lequel s'illustrent Miley Cyrus, Daft Punk et Alicia Keys.

Vers la fin des années 1980, ce skateur passionné (l'un de ses cinq frères est professionnel), né à Virginia Beach le 5 avril 1973, rencontre en colonie de vacances un Philippin, aussi discret que lui est extraverti, nommé Chad Hugo. Ils fondent un groupe de rock, The Neptunes. Ces deux obsédés du son sont un jour remarqués dans un concours par la gloire locale, Teddy Riley, qui a son studio à Virginia Beach, à proximité de leur lycée. Riley a créé le New Jack Swing, marqué le son des années 80 et produit Dangerous de Michael Jackson (1991). Il leur offre un contrat et les fait travailler dans l'ombre, dès 1992, avec Wreckx'n Effect, Blackstreet ou SWV. The Neptunes décroche les premiers disques d'or de ce qui va être une longue série.

Ils explosent quand, à la fin des années 1990, ils signent quelques tubes comme « Superthug » pour Noreaga et « Nigga Please » pour Ol' Dirty Bastard. Ils sont encore un secret surtout partagé par les professionnels quand ils lancent leur chanteuse, la pétulante Kelis, pour qui ils écrivent en entier l'album Kaleidoscope. Leur mélange de mélodies imparables, d'un esprit rock frondeur, d'une science rare du beat hip-hop et d'un goût prononcé pour le risque, la créativité et l'invention, devient incontournable.

Dans les années qui suivent, la liste des artistes pour qui ils composent est sidérante : Mariah Carey, Busta Rhymes, Jay-Z, Ludacris, Ice Cube, Britney Spears (« I'm a Slave 4 U »), Destiny's Child, Usher, Justin Timberlake, Missy Elliott, Sean Paul, Snoop Dogg, Toni Braxton, Beenie Man, The Clipse (un duo rap de Virginia Beach dont ils produisent toutes les chansons), Nelly (« Hot In Here », encore un n° 1), LL Cool J, Ja Rule, Jermaine Dupri, Gwen Stefani, The Rolling Stones, Air, Alicia Keys, TLC etc. Jusqu'à l'album Hard Candy de Madonna (2008), dont ils ont composé et produit la majeure partie. The Neptunes sont incontournables.

Tandis que leurs productions trustent les n° 1 des charts, ils fondent le groupe N*E*R*D. avec un troisième larron, mais ce mélange de rap et de rock peine à trouver son public, malgré le succès d'estime des chansons « Lap Dance » et « Rock Star ». Pharrell Williams, que l'on voit dans les magazines people frayer avec la jet-set internationale tandis que Chad Hugo reste en famille à Virginia Beach, est de plus en plus présent dans les clips et dans les chansons qu'il produit, comme dans le « Beautiful » de Snoop Dogg, tiré de Paid tha Cost to Be tha Boss. Le rappeur donne d'ailleurs à Williams une nouvelle dimension avec R&G, disque produit en majorité par le duo, qui donne également le premier single n°1 aux Etats-Unis à Snoop Dogg depuis ses débuts en 1993, avec le révolutionnaire « Drop It Like It's Hot », un morceau dont le dépouillement extrême est d'une redoutable efficacité.

La première moitié des années 2000 est sans conteste l'ère Pharrell Williams. En brisant les codes et les carcans musicaux, il a réussi à passionner le grand public, qui achète en masse les disques qu'il produit, tout en bluffant les professionnels, critiques et artistes, avec son talent inné pour créer des nouvelles sonorités, à la fois avant-gardistes et populaires. Il lui reste à convaincre qu'il a le même potentiel en solo. Mais son album personnel, longtemps annoncé puis retardé, n'a pas un impact à la hauteur de sa réputation, même s'il a peiné à accrocher un Disque d'or aux États-Unis.

Pharrell Williams est un cas unique : il est le musicien-phare des années 2000. Or, les producteurs sont une race d'artistes qui restent le plus souvent dans l'ombre, dissimulés derrière les artistes qui rappent ou chantent sur leurs beats ouvragés. Pharrell Williams est d'une autre trempe. Un type qui peut poser en couverture d'un magazine de mode très chic en compagnie de Catherine Deneuve et qui, par ailleurs, est fan de skateboard (il a installé une rampe dans son salon), couvert de tatouages et compositeur de tubes à la chaîne pour les rappeurs les plus dangereux de la planète.

Pharrell Williams est un être à part, qui a dessiné une ligne de lunettes pour Vuitton, qui a été élu « homme le mieux habillé du monde », qui est au premier rang des défilés de mode parisiens, qui a sa propre marque de baskets (Ice Cream), sa ligne de vêtements (Billionaire Boys Club), qui roule en Ferrari Enzo et qui a, surtout, réellement changé la face de la musique.

Mais Pharrell Williams n'est pas qu'un producteur de génie, c'est aussi une voix au timbre très particulier qui devient elle aussi la signature d'une époque à travers deux tubes mondiaux consécutifs en 2013. Il participe d'abord à « Blurred Lines » de Robin Thicke, avant d'être la voix de la déferlante « Get Lucky » avec Daft Punk et Nile Rodgers. Pour achever la démonstration, Pharrell Williams devient à son tour numéro un mondial durant l'hiver 2013 avec « Happy », présent à l'origine sur la bande originale du film Moi, moche et méchant 2. Le 3 mars 2014 sort son deuxième album, G I R L, où l'on peut noter pèle-mêle les présences de Hans Zimmer, Daft Punk, Miley Cyrus et Alicia Keys.

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