Neil Cowley

Biographie

En quelques années, le Neil Cowley Trio a donné une nouvelle vigueur au jazz britannique en sortant des conventions du genre pour se rapprocher du rock. L'album Displaced est élu meilleur album de l'année 2007 par la BBC tandis que le troisième Radio Silence paru en 2010 récolte une pluie d'éloges de la part des critiques qui le qualifie de « post jazz ». Le trio mené par un compositeur doué doublé d'un pianiste prodige se renouvelle complètement sur le quatrième volume The Face of Mount Molehill publié en 2012.  

Né le 5 novembre 1972 à Londres (Angleterre), Neil Cowley est un prodige du piano. À dix ans, le gamin féru de musique classique se retrouve à jouer du Chostakovitch au Queen Elizabeth Hall.

Devenu un accompagnateur très demandé, l'ancien élève de la Royal Academy de Londres joue pendant quatre années aux côtés de stars du R&B comme Gabrielle, The Pasadenas ou The Brand New Heavies après avoir formé un groupe jouant des reprises des Blues Brothers et croisé la route electro de Zero 7. Lâchant le classique pour le rock et le jazz, Neil Cowley tourne le dos aux conventions et poursuit son apprentissage dans le groupe fusion de Samuel Purdey.

En 2002, Neil Cowley forme le duo de jazz electro Fragile State avec son complice, le DJ Ben Mynott. La formation qui publie deux albums sur le label Bar de Lune, The Facts and the Dreams (2002) et Voices from the Dust Bowl (2004), se fait connaître pour son morceau « 4-4-4 » choisi comme indicatif par la marque Vodafone. Compositeur rétif à toute contrainte de genre, Neil Cowley sort un album sous le nom de Pretz (Soundcastles en 2006) et embraie sur un projet de trio en compagnie du contrebassiste Richard Sadler et du batteur Evan Jenkins. Le Neil Cowley Trio situé à la lisière du jazz et du rock ne souffre pas les improvisations à rallonge, donnant la préférence à des morceaux originaux pleins de swing plutôt que d'énièmes reprises de standards éprouvés par des générations de virtuoses.

Le premier opus Displaced sorti en 2007 sur le label indépendant Hidelnside témoigne de cet affranchissement aux canons du jazz par des pièces acoustiques retravaillées en studio, proches du Esbjörn Svensson Trio ou du collectif américain The Bad Plus. La BBC récompense l'originalité du trio en lui attribuant le Prix de l'album jazz de l'année. Le deuxième album Loud...Louder...Stop ! (2008) confirme le statut d'un groupe qui replace le Royaume-Uni sur la carte du jazz international, comme l'évoque l'invitation dans l'émission de Jools Holland.

Le style de Neil Cowley résonne jusque dans l'entourage de la chanteuse Adele qui invite le pianiste sur son album multi millionnaire 21. En juin 2010, la sortie du troisième album Radio Silence sur le label Naim Jazz soulève des vagues d'enthousiasme dans la critique qui qualifie la musique du trio de « post jazz ». Sans changer ses fondamentaux, le groupe est porté par une dynamique rafraîchissante et inventive susceptible de séduire différents publics. Le quatrième volume The Face of Mount Molehill (mars 2012) voit l'arrivée du contrebassiste Rex Horan (en lieu et place de Richard Sadler) et l'ouverture au registre classique par de subtils arrangements de cordes.