Siouxsie Sioux

Nom de naissance

Susan Janet Ballion

Naissance

27 Mai 1957, Chislehurst, Kent, England

Biographie

Citée comme influence majeure par les héros du trip-hop Massive Attack ou Tricky, Siouxsie est l’un des rares acteurs majeurs du punk a maintenir une popularité importante, particulièrement en Grande-Bretagne. Le temps ou Sid Vicious ou Robert Smith jouaient pour elle est depuis longtemps révolu. Emancipée de son statut d’icône gothique, Siouxsie démontre, grâce à son premier album solo Mantaray (2007) ouvertement pop rock, qu’elle démarre une nouvelle étape de sa carrière artistique.

Susan Dallion, alias Siouxsie Sioux , grandit dans la banlieue londonienne. Dès son plus jeune âge elle possède une conscience aiguë d’un quotidien morne et pesant. Lors d’une interview aux Inrockuptibles en 1986 elle explique qu’elle était alors très malheureuse à l’école et détestait avoir à respecter des emplois du temps, qu’elle haïssait le port de l’uniforme.


 Une jeunesse punk

C’est pourquoi, dès 16 ans, elle choisit de quitter ses parents pour s’émanciper et travailler comme serveuse. Elle commence alors à fréquenter les concerts, la musique prend une part de plus en plus importante dans sa vie. Lors d’un concert de Roxy Music elle fait la connaissance de Steven Bailey, futur bassiste des Banshees.

Ses goûts musicaux la portent alors vers le glam rock et le rock décadent : David Bowie, T. Rex ou Iggy Pop sont ses favoris. Mais le tournant réel et l’amorce de sa carrière va avoir lieu dans un collège des faubourgs de Londres, Bromley.

En 1975 Steven et Susan découvrent les Sex Pistols. Impressionnés par le groupe ils décident de rassembler les fans du groupe au sein d’un collectif : le Bromley Contingent. On retrouve également au sein de ce fan club hardcore Billy Broad (futur Billy Idol) ou Simon Richie (futur Sid Vicious).

Malgré le fait qu’aucun d’entre eux n’a jamais touché un instrument de sa vie, ils décident de fonder leur propre groupe. En septembre 1976, à l’image de tous les autres musiciens, Susan Dallion choisit un surnom. Ce sera Siouxsie Sioux, et son groupe Siouxsie and the Banshees.

Comme pour la plupart des groupes punks de l’époque leur compétence technique de départ est très limitée, chaque concert est d’abord le moyen de faire oublier le naufrage du précédent. Mais l’énergie déployée compense largement ce déficit.

Avec les Banshees elle devient l’icône gothique que l’on connaît. De 1976 à 1995 le groupe va connaître trois périodes successives : post-punk, gothique puis plus pop. Durant toutes ces années Siouxsie and The Banshees compose quelques singles mythiques et plusieurs excellents albums. Un projet parallèle, The Creatures, avec Budgie, son mari, lui permet d’expérimenter d’autres sonorités.  



Siouxsie sans les Banshees

 Siouxsie se permet une infidélité à ses compagnons lorsqu’en 1994, Morrissey la sollicite pour interpréter « Interlude ». Cette ballade, reprise d’un morceau composé par Georges Delerue, gorgée de cordes est une merveille. Initialement pressenti pour représenter l’Angleterre au concours Eurovision de la chanson, le titre sortira finalement en plein mois d’août, sans aucune communication, suite à un conflit sur les modalités de promotion du titre entre les interprètes et EMI. Morrissey ira jusqu’à rompre son contrat avec Parlophone & EMI suite à ce litige.

The Banshees se séparent officiellement en 1996, Siouxsie Sioux et Budgie continuent en duo avec leur projet parallèle The Creatures. On les retrouve notamment lors d’une mini-tournée aux Etats Unis en 1998, où ils sont rejoints sur scène par John Cale, avec lequel ils réalisent un vieux rêve, exécuter ensemble une version revue et corrigée de « Venus In Furs ».

 En 1999 on retrouve Siouxsie sur l’album Open All Night de Marc Almond en duo avec ce dernier sur le morceau « Threat of Love ». En 2003 le duo electro de Brighton Basement Jaxx fait appel à la chanteuse pour un titre de l’album Kish Kash. Selon Simon Ratcliffe il s’agit là de la seule voix qui puisse accompagner une composition comme « Cish Cash », avec un rythme aussi rapide et une ligne de basse si lourde . 

Pendant toutes ces années Siouxsie cherche une direction, une nouvelle orientation. Elle a déménagé dans le Sud de la France, créé un label. Installée dans une grande bâtisse du Gers, proche de Condom sur Baïse, et entourée de ses chats, elle prend plaisir à l’anonymat.

En 2005 la parution d’un DVD de son concert au Royal Festival Hall de Londres fait figure d’événement, puisque malgré toutes ces années plus ou moins éloignées de la scène, le DVD se retrouve en tête des ventes au Royaume uni. 

Séparée de Budgie son compagnon à la scène comme à la ville, elle cherche alors à travailler avec de nouveaux musiciens. L’opportunité se présente lorsqu’elle récupère les démos qu’elle avait initialement composées à l’intention d’un groupe féminin de pop dans la lignée des Sugababes.

En 2007, à 50 ans, elle sort son premier album solo Mantaray. Il s’agit d’une heureuse surprise. Affranchie des tics gothiques elle sort un disque pop rock émancipé et inspiré. Le disque s’ouvre sur des climats différents mais conserve la voix caverneuse et lumineuse de Siouxsie.

Elle prend toutes les critiques à contre pied et reçoit une nuée d’éloges pour cette première production solo. Siouxsie Sioux a toujours avoué détester l’industrie du disque. En 1988, en plein succès avec les Banshees, elle affirmait au cours d’un entretien aux Inrockuptibles qu’elle pourrait tout arrêter, et qu’elle était prête en permanence pour un désastre ou une bonne surprise.

Elle s’est tout d’abord mise en retrait, puis ces dernières années l’ont de nouveau inspirée. La bonne surprise est arrivée avec Mantaray qui lui a redonné confiance et prouve que l’artiste est à nouveau prête à retrouver le grand show du rock’n roll.

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