The Last Poets
Naissance
19 Mai 1968, Harlem, New York, United States
Biographie
Originaires du quartier de Harlem à New York, The Last Poets sont de véritables précurseurs du rap qu'ils entourent de poésie engagée, de jazz et de percussions africaines sur un premier album détonnant apparu en 1970. Musulmans proches des Black Panthers, ils s'illustrent tout au long de la décennie à grands coups de manifestes nommés This Is Madness (1971), Chastisment (1972) ou Delights of the Garden (1977). Après un long break et un album plus electro, Oh, My People (1984), deux clans se disputent le nom The Last Poets : les auteurs de Scatterap/Home (1994) et On The One (1995) et l'autre moitié qui enregistre Holy Terror (1993) avec George Clinton, Bootsy Collins (Funkadelic), Bill Laswell et Bernie Worrell (Material) puis Time Has Come (1997), albums restés sans suite.
Formé à East Harlem le 19 mai 1968, symbolique date anniversaire de Malcolm X, The Last Poets réunit quatre chanteurs (Jalal Mansur Nurridin, Umar bin Hassan et Abiodun Oyewole) et un percussionniste (Nialaja Obabi). Poètes activistes proches des Black Panthers et amateurs de jazz influencés par la frange free (Sun Ra, Archie Shepp, Albert Ayler), ils enregistrent en 1970 un premier album fondateur aux textes virulents et annonciateur du rap à venir dont sont issus les manifestes « Niggers Are Scared of Revolution » et « When The Revolution Comes ».
À peine l'album paru, la formation ne tarde pas à être concurrencée par d'autres autoproclamés Original Last Poets présents sur la bande originale du film Right On! tandis que « Wake Up Niggers » figure au générique de Performance (avec Mick Jagger). L'autre marque d'intérêt provient de la police fédérale et du FBI qui enquêtent et surveillent les activités des poètes musulmans. Délestés d'Abodiun Oyewole, coincé et emprisonné pour braquage et d'Umar bin Hassan, remplacé par Suliaman el Hadi, The Last Poets enregistrent This Is Madness (1971) et Chastisment (1972) sur lequel figure « Jazzoetry » et « Tribute to Obabi », dédié au percussionniste décédé. L'année suivante paraît le fameux recueil de Jalal Mansur Nurridin, Hustler's Convention, édité sous le pseudonyme Lightnin' Rod.
Après un bref retour d'Umar bin Hassan sur At Last (1976) et l'album Delights of the Garden de la même année, la formation se stabilise autour du trio Jalal Mansur Nurridin, Suliaman el Hadi et Abou Mustapha aux percussions mais se contente de tourner jusqu'à l'enregistrement de Oh, My People avec le producteur Bill Laswell en 1984. Redécouvert et samplé par la nation hip-hop au même titre que Gil Scott-Heron, The Last Poets se divise désormais en deux clans : les immigrés anglais Jalal M. Nurridin et Suliaman el Hadi sur Scatterap/Home sorti sur le label français Bondage en 1994 et Omar bin Hassan et Abodium Oyewoloe accompagnés par George Clinton, Bootsy Collins (Funkadelic), Bill Laswell et Bernie Worrell (Material) sur Holy Terror (1993). L'album On the One paru en 1995 est la dernière participation de Suliaman el Hadi décédé en octobre. Son compère qui poursuit l'aventure en solitaire empêche ses ex-séides de se produire à Paris en mars 1996. L'année suivante paraît le dernier épisode Time Has Come, suivi de collaborations avec Common, Kanye West et Nas.