Terje Rypdal

Biographie

Guitariste au style fluide qui le rapproche de la musique new age, Terje Rypdal est un collaborateur de longue date du label ECM depuis ses débuts en 1970. Virtuose sollicité tant dans le jazz que pour des groupes de rock, il accompagne entre autres George Russell, Ketil Bjornstad, Lester Bowie, Jan Garbarek et le who's who de sa maison de disques. Sur ses propres albums, le musicien norvégien développe des improvisations savantes qui en font un grand instrumentiste à la frontière des genres jazz, pop rock et ambient. Sa discographie foisonnante comprend des oeuvres marquantes comme Odyssey (1975), To Be Continued (1981) avec Miroslav Vitous et Jack DeJohnette ou Lux Aeterna en 2003 et le live Crime Scene en 2010. En 2013, Melodic Warrior le voit collaborer avec The Hilliard Ensemble.

Né le 23 août 1947 à Oslo en Norvège, Terje Rypdal s'essaie à plusieurs instruments comme le piano et la trompette avant d'opter pour la guitare en parfait autodidacte. Fasciné par le guitariste Hank Marvin (The Shadows) puis par Jimi Hendrix, il reproduit les accords et commence à improviser au gré de son inspiration.

Étudiant à l'Université d'Oslo, Terje Rypdal se passionne pour le concept de l'échelle lydienne enseigné par George Russell et compose ses premiers morceaux selon le mode chromatique. Guitariste du groupe rock The Vanguards au milieu des années soixante, il s'oriente vers le jazz avec Dream et l'album du même nom en 1967, avant d'inaugurer sa carrière solo par l'album post-bop Bleak House (1968) dans lequel figure un hommage à Wes Montgomery et le rare morceau chanté « Dead Man's Tale ». L'année suivante, sa prestation au festival de jazz de Baden-Baden aux côtés de Lester Bowie attire l'attention des amateurs de free jazz.

En 1970, le guitariste remarqué par Jan Garbarek est invité à improviser sur l'album Sart en compagnie de Bobo Stenson, Arild Andersen et Jon Christensen. D'office, il est intégré à la grande famille du label ECM, qu'il ne quittera plus. Un premier album paru sous son nom en 1971 réunit la fine fleur du label dont fait partie sa femme, la chanteuse et actrice Inger Lise. En 1972, Terje Rypdal forme le groupe Odyssey le temps d'une poignée d'enregistrements dont le très réussi Odyssey paru trois ans plus tard. Le style du guitariste électrique, à la frontière du jazz, du rock et de l'ambient, séduit un public d'initiés. Son talent d'improvisateur se double d'une grande science des contrastes et de la gestion du temps et de l'espace.

Aventurier de la guitare, Terje Rypdal gagne un statut de musicien culte au fil de productions réservées à un public de connaisseurs. Il collabore successivement avec Miroslav Vitous (Weather Report) et Jack DeJohnette (Rypdal / Vitous / DeJohnette en 1978 et To Be Continued en 1981), le violoncelliste David Darling (Eos en 1984) puis forme l'entité Chaser avec Björn Kjellemyr (basse) et Audun Kleive (batterie). En 1995, le réalisateur Michael Mann fait appel à ses services d'illustrateur musical pour les besoins de son film Heat. Rypdal lui concocte notamment le morceau « Mystery Man ».

Dans ses travaux suivants, le guitariste se porte sur la composition d'oeuvres ambitieuses comme Q.E.D. (Quod Erat Demonstrandum) avec le Borealis Ensemble en 1991, If Mountains Could Sing en 1995 et la lumineuse suite en cinq mouvements Lux Aeterna en 2002. Entre temps paraissent les fruits de nouvelles collaborations : de la musique de chambre façon jazz sur Skywards (1997) et trois albums avec le guitariste de metal du groupe TNT, Ronni Le Tekro (Rypdal / Tekro ; Rypdal / Tekro II  et The Radiosong entre 1997 et 2002).

Star dans son pays, musicien respecté au-delà des frontières, Terje Rypdal est l'un de ces électrons libres dont on ne sait quelle direction prendra l'album suivant et un guitariste de séances très prisé par ses collègues de label, notamment le pianiste Ketil Bjornstad. Fidèle à Manfred Eicher qui produit Vossabrygg en 2003, le Norvégien réunit un big band sur le live Crime Scene (2010). En 2013, il collabore avec le quatuor vocal The Hilliard Ensemble et deux orchestres classiques, le Bruckner Orchester de Linz dirigé par Denis Russell Davies et le Wroclaw Philharmonic Orchestra conduit par Sebastian Parlowski. Ses oeuvres diverses sont résumées dans Works (1985), Selected Recordings (2002) et In Studio / In Concert pour Odyssey (2012).