Q-Tip

Nom de naissance

Jonathan Davis

Naissance

10 Avril 1970, New York, , United States

Biographie

L’homme au nom de coton-tige est inscrit dans l’histoire du rap comme le leader incontesté d’un groupe qui donna au genre ses lettres de noblesse, A Tribe Called Quest. Après cinq albums considéré unanimement comme des bornes incontournables de l’histoire de cette musique, Q-Tip, par ailleurs acteur, poursuit une carrière solo discrète mais riche en créativité. En 2008, il publie The Renaissance, le sommet de sa carrière.



Jonathan Davis naît à New York le 10 avril 1970, dans le fameux quartier Noir de Harlem, mais grandit entre le Queens et Manhattan, où il suit ses études.
En 1988, il fonde A Tribe Called Quest, un quatuor qui devient vite un trio, et s’inscrit aux côtés de De La Soul, Queen Latifah, Jungle Brothers et quelques autres dans le mouvement Native Tongue Posse. Il s’agit, pour ces artistes qui se connaissent tous depuis longtemps et travaillent souvent ensemble, d’élaborer un rap conscient, inventif, digne, créatif, soucieux de ses racines dans le jazz et la soul. ATCQ est le fleuron de cette fine équipe, avec une série d’albums encensés par la critique, mais qui trouvent néanmoins le chemin du public, car ils sont aussi populaires qu’originaux.
En 1990, Q-Tip se convertit à l’Islam et prend le nom de Kamaal Ibn John Fareed, le plus souvent raccourci en Kamaal The Abstract, puisque son surnom est aussi The Abstract Poetic, allusion à son aisance à élaborer des concepts et à son intelligence pétillante. Outre ses talents de rappeur (un flow idéal, une voix rauque reconnaissable entre mille, une écriture brillante), Q-Tip est aussi producteur, travaillant souvent avec son acolyte de ATCQ Ali Shaheed Muhammad, mais aussi avec Jay Dee, alias Jay Dilla (décédé en 2006) dans le collectif The Ummah. The Ummah signe des productions pour ATCQ, bien sûr, et pour Slum Village, le groupe originel de Jay Dee, mais également pour Busta Rhymes, Whitney Houston, Keith Murray, Brand New Heavies, Janet Jackson, mais aussi Nas, Mobb Deep et Mariah Carey, et signe en outre une multitude de remixes.
Suite à la dissolution d’ATCQ en 1998, Q-Tip se lance naturellement dans une carrière solo, qui démarre avec deux hits radios, « Vivrant Thing » et « Breathe & Stop », qui annoncent un album qui va désorienté son public. L’album Amplified, qui suit en 1999, est nettement plus pop, c’est-à-dire dans le son rap du moment, un rien boursouflé de productions un peu clinquantes. L’album est néanmoins disque d’or, et produit exclusivement par Q-Tip et Jay Dee.
En 2002, il change nettement son fusil d’épaule et revient avec un somptueux exercice de rap-soul, organique et jazzy. Mais la maison de disques a des doutes sur son potentiel commercial, et finit par ne pas le sortir, alors que les journalistes l’ont déjà critiqué. Depuis, l’artiste essaye d’en récupérer les droits pour le sortir lui-même. La même mésaventure se reproduit avec Open, un autre album dans cette veine entre rap et chant, samples et musiciens, qui est refusé par Arista en 2005, et qu’il cherche également à mettre lui-même sur le marché.
C’est pourtant dans cette même veine musicale que sort, enfin, le deuxième album solo de Q-Tip, The Renaissance, en 2008. Entre temps, il joué quelques rôles au cinéma, et réactivé à deux reprises A Tribe Called Quest, pour des tournées qu’on imagine lucratives et centrées autour du répertoire immuable de ce groupe phare. Mais on attend beaucoup, si le projet est mené à son terme, du duo nommé The Standard qu’il a formé avec Common, un rappeur de la génération suivante, mais qui partage de toute évidence énormément de choses avec lui.