Seiji Ozawa

Naissance

1 Septembre 1935, China

Biographie

Chef d'orchestre japonais né en 1935, Seiji Ozawa est très souvent associé à la ville de Boston dont il a eu la direction artistique pendant près de 30 ans. Assistant d'Herbert Von Karajan et de Leonard Bernstein, il se consacre à la musique classique occidentale et plus particulièrement au romantisme et fonde l'Orchestre Saito Kinen regroupant des artistes japonais jouant dans des orchestres occidentaux. Sa riche discographie a pour point d'orgue ses intégrales des symphonies de Mahler avec l'Orchestre symphonique de Boston et de Brahms avec l'Orchestre Saito Kinen. Ses enregistrements avec Krystian Zimerman (la Danse macabre de Franz Liszt, les Concertos pour piano de Rachmaninov, sa Turangalîla-Symphonie d'Olivier Messiaen avec Yvonne Loriod) sont entrés dans la légende. Ses relations avec la France via des collaborations avec l'Orchestre National de France lui valent la Légion d'honneur et un siège à la très prestigieuse Académie des Beaux-Arts. Sa carrière interrompue par un cancer à l'oesophage reprend en 2013 par un retour remarqué au Festival Saito Kinen pour un programme consacré à Ravel.

Seiji Ozawa est né en Chine, à Shenyang, le 1er septembre 1935 de parents japonais. Il apprend la musique occidentale à l'école de musique Toho à Tokyo avec Hideo Saito. Il quitte le Japon pour l'Europe et remporte en 1959 le premier prix du Concours international de la direction d'orchestre de Besançon. Il est repéré par le directeur musical de l'Orchestre symphonique de Boston. 

L'année suivante, Seiji Ozawa remporte le prix Koussevitzky du Tanglewood Music Center et obtient une bourse pour étudier avec un grand maître. Il s'installe donc à Berlin et devient l'assistant d'Herbert Von Karajan. Leonard Bernstein l'engage à son tour comme assistant pour l'Orchestre philharmonique de New York. En 1962, il dirige pour la première fois l'Orchestre symphonique de San Francisco.

En 1965, il devient directeur musical de l'Orchestre symphonique de Toronto pendant cinq ans, puis retourne vers l'Orchestre symphonique de San Francisco de 1969 à 1973. Il prend ensuite la direction de l'Orchestre symphonique de Boston pour une longue histoire de vingt-neuf ans, de 1973 à 2002. Ce règne va permettre l'explosion artistique et médiatique du chef japonais. De nombreux enregistrements chez Philips et Deutsche Grammophon vont graver à jamais le travail de Seiji Ozawa. On y trouve l'intégrale des symphonies de Gustav Mahler et de Brahms, Romeo & Juliet op. 64 de Prokofiev ou le Carmina Burana de Carl Orff. 

Il fonde en 1984, lors de concerts organisés en la mémoire de son maître Hideo Saito, l'Orchestre Saito Kinen. Cet ensemble est composé d'artistes japonais pratiquant en Occident. Chaque année depuis 1992, Seiji Ozawa dirige l'orchestre au festival Saito Kinen, à Matsumoto, au Japon. Avec cet orchestre, il crée un lien entre ses racines japonaises et la musique occidentale classique. Il enregistre les symphonies de Schubert et de Beethoven, toujours chez Philips, avec le Saito Kinen. Si Seiji Ozawa est un chef incontournable quand il s'agit du répertoire du XIXème et du XXème siècle, il dirige aussi des oeuvres de compositeurs japonais comme Toru Takemitsu.

L'éducation et la formation des jeunes musiciens est pour lui une priorité. En 2000, il lance le projet Ongaku-juku, véritable école pour l'opéra. En 2004, il fonde l'International Music Academy of Switzerland, dédié à l'apprentissage de la musique de chambre. Ses nombreuses collaborations avec la France lui apportent quelques distinctions. C'est en 1998 qu'il obtient la Légion d'honneur et, en juin 2001, il est élu Membre de l'Académie des Beaux-Arts, où il occupe le fauteuil laissé vacant par Yehudi Menuhin.

En 2002, Seiji Ozawa prend la direction de l'Opéra de Vienne avant de laisser sa place à Franz Welser Möst en 2010, pour des raisons de santé. Un cancer à l'oesophage l'oblige à annuler cette année-là ses tournées. Seiji Ozawa reprend la baguette à la fin de l'année 2010 avant d'annuler de nouveaux concerts dans l'année 2011. En août 2013, il effectue son grand retour sur scène au Festival Saito Kinen pour l'exécution de deux oeuvres de Ravel : L'Enfant et les Sortilèges, chanté par Isabel Leonard, et Shéhérazade, interprété par Susan Graham. Le disque issu de ce concert paraît en 2015.