Lenny Kravitz

Nom de naissance

Leonard Albert Kravitz

Naissance

26 Mai 1964, New-York, , United States

Biographie

Lenny Kravitz reste un exemple pratiquement unique de chanteur, poly-instrumentiste, compositeur et producteur, se consacrant à la reconstitution de l'histoire du rock. Et la moindre de ses caractéristiques n'est pas qu'il se borne à un seul style musical mais embrasse tout ce qui vibre, de la soul au hard rock, en passant par le funk, le reggae et le folk. Depuis son premier album Let Love Rule paru en 1989 et le succès du morceau homonyme, Lenny Kravitz poursuit son cheminement parmi les plus grandes stars et les guitaristes emblématiques du rock, à la popularité et à l'inspiration intactes. Parmi ses faits majeurs figurent les albums Mama Said (1991), Are You Gonna Go My Way? (1993) et It is Time for a Love Revolution (2008). En 2011, le guitariste et chanteur afro-américain se penche sur ses souvenirs de jeunesse dans Black and White America. En 2014, Strut est le premier album à sortir sous son propre label Roxie Records. Quatre ans plus tard lui succède Raise Vibration.

Leonard Albert Lenny Kravitz est, pour le moins, venu au monde une cuillère d'argent dans la bouche : lorsqu'il voit le jour le 26 mai 1964 à New York, maman (Roxie Roker, noire d'origine bahaméenne) est actrice de télévision, papa (Sy Kravitz, quant à lui, juif ukrainien) est producteur de télévision. Leonard doit son prénom à un oncle, héros de la guerre de Corée.

Même si le jeune enfant subit bien davantage des influences africaines que des réminiscences en provenance d'Europe centrale, il reste avant tout un fils de la bourgeoisie, grandissant dans l'opulence de Bedford, quartier névralgique de la culture noire américaine à Manhattan. On écoute donc tout genre de musique chez les Kravitz, sachant que, le père organisant également des concerts de jazz, il n'est pas rare que Count Basie ou Ella Fitzgerald passent boire le café. Les trois faits saillants de l'enfance du futur musicien restent une extrême aptitude à taper sur des casseroles, juste avant que ses parents ne se résignent à lui offrir une batterie, Duke Ellington interprétant « Joyeux Anniversaire » en son honneur, ainsi qu'un concert des Jackson 5, qui lui laissera un sentiment impérissable.

Après une installation en Californie en 1974, Kravitz se frotte à un répertoire classique dans des chorales, chante avec le Metropolitan Opera et découvre le rock. Il fréquente distraitement la Beverly Hills High School, où il croise néanmoins l'acteur Nicolas Cage et le guitariste Saul Hudson (plus connu sous le nom de Slash et comme guitariste de Guns N' Roses). Entre deux panouilles pour des spots publicitaires télévisés, la décision est prise : Lenny Kravitz sera musicien de studio.

Bien que sa mère l'ait initialement encouragé dans sa passion croissante pour la musique, Lenny se trouve à l'adolescence en conflit avec ses parents. Toutefois, après avoir quitté dès l'âge de quinze ans le foyer familial, vécu une existence de bohème, dormi dans des épaves de voiture et adopté, sous le pseudonyme de Romeo Blue, une personnalité extravertie (maquillage, lentilles de contact d'un bleu profond), le fils convainc le père de financer des démos, profondément influencées par Prince. Plusieurs labels se déclarent intéressés, mais demandent au jeune Kravitz de choisir entre le noir (soul, funk) ou le blanc (rock). Fermement, il refuse.En 1985, ses parents divorcent et les relations avec son père se tendent. La même année, Lenny Kravitz rencontre l'ingénieur du son et musicien Henry Hirsch : ils travaillent de concert (rejoints par le saxophoniste Karl Denson) sur un projet d'album dont la gestation durera près d'un an et demi (mais le studio est payé par Papa Kravitz, ce qui démontre que tout ne va pas si mal entre les deux). Les trois artistes partagent une semblable fascination pour les instruments millésimés, et la musique qui l'est tout autant : Hirsch et Denson se retrouveront, au fil des années, sur la plupart des réalisations de Lenny Kravitz.

Le 16 novembre 1987, il épouse en toute frénésie (et à Las Vegas) la jeune actrice (de la célébrissime série télévisée The Cosby Show) Lisa Bonet. Elle a vingt ans ; ils sont beaux et ils s'aiment. Le 1er décembre 1988 voit la naissance de Zoë Isabella Kravitz.

En 1989, en paix avec lui-même, Lenny met fin à la plaisanterie du double (en fait calqué sur la pratique de David Bowie avec Ziggy Stardust) Romeo Blue et signe un contrat avec la multinationale Virgin. Le 19 septembre, Let Love Rule, premier album du jeune musicien, est offert au monde : si l'accueil reste réservé dans son pays d'origine, l'enthousiasme pointe en Europe avec le morceau-titre en rotation radio intense. Lenny Kravitz donne in petto une dimension spirituelle à son art, se considérant à la convergence des mystiques chrétienne et hébraïque. Les critiques, de leur côté, suspectent la fascination (jusque dans les accoutrements), du chanteur pour les sixties de n'être qu'une pose, simplement propice à attirer l'attention sur lui à peu de frais.

En 1990, il compose « Justify My Love » pour Madonna : la chanson à parfum de soufre atteint les sommets des charts et on prête une liaison à Louise Ciccone et son compositeur. Malgré les dénégations de ce dernier, Lenny et Lisa se séparent en 1991. La même année, l'artiste, débordant d'activité, produit l'album de sa nouvelle fiancée, Vanessa Paradis, dont il compose et joue de tous les instruments sur son album homonyme, mais le disque ne recueille qu'un succès d'estime. Toujours en 1991, l'Américain enregistre son deuxième album : Mama Said, évocation de sa séparation d'avec Lisa Bonet, est un succès nourri des interventions de Slash, de Sean Lennon et de profondes influences en provenance de Led Zeppelin (« Always On the Run ») ou Curtis Mayfield (l'assez judicieux « It Ain't Over 'til It's Over »).

En 1993, le divorce de Lenny et Lisa est officiellement prononcé. Le chanteur se console en collaborant avec quelques-unes de ses idoles : Steven Tyler (Aerosmith), Al Green, Curtis Mayfield ou Mick Jagger. Mais, c'est essentiellement son nouvel album Are You Gonna Go My Way? qui l'accapare : le chanteur y conjugue succès public (Top 20 des charts américains), nouvelles rencontres (avec le guitariste Craig Ross, qui l'accompagnera de nombreuses années durant), gratifications du métier (des MTV Video Music Awards comme s'il en pleuvait), et reconnaissance de ses pairs (on l'applaudit sur scène aux côtés de John Paul Jones, bassiste de Led Zeppelin). Lenny Kravitz vit alors sur une île bahaméenne, où il s'est fait construire un studio.

Après la participation (en duo avec Stevie Wonder) à un hommage à KISS, il enregistre un nouvel album, Circus (1992), qui, malgré un parcours correct dans les classements (Top 10), ne produit que deux singles (dont le supposé prophétique « Rock and Roll is Dead ») et qui, artistiquement, reste une déconvenue, en regard de ses précédentes réalisations.

En 1998, 5 (son...cinquième album) est l'occasion pour le compositeur à la fois de tenter de renouveler son inspiration et de se frotter pour la première fois à la technologie digitale du traitement des sons, grâce à l'utilisation de divers logiciels (comme le ProTools bien connu des radios nationales françaises), sequencers et samplers. L'album reste plus d'une année dans les charts américains. Et le single « Fly Away » sera largement utilisé dans les campagnes de publicité. Lenny Kravitz, quant à lui, s'envole vers une série de Grammy Awards couronnant, quatre années de suite, ses qualités d'artiste rock masculin : ce sera encore le cas avec sa reprise d'un classique des Canadiens The Guess Who (« American Woman », en 2000), chanson incluse dans la deuxième édition de 5, et le single « Again ».

Après une compilation (Greatest Hits, 2000) qui, en quinze chansons, reste son album le plus vendeur (huit millions d'exemplaires à travers le monde), Lenny Kravitz participe à l'album solo de Mick Jagger (Goddess In the Doorway, 2001), ainsi qu'à un Invincible signé Michael Jackson. Mais les deux chansons composées pour l'occasion, refusées, restent inédites à ce jour. La même année, confondu par la police de Miami (sur les dents après le hold-up d'une banque, et à la recherche d'un malfaiteur de couleur), Lenny (que personne ne croit être Kravitz) est arrêté et interrogé pendant plusieurs heures. Le fait divers inspire une chanson de son sixième album (Lenny), qui lui procure un nouveau Grammy Award, mais dont la carrière est plus florissante en Europe ou en Argentine, qu'aux Etats-Unis.

Se succèdent alors quelques participations amicales (incluant une apparition dans un épisode du dessin animé The Simpsons, en 2002), des initiatives originales (enregistrement d'une chanson - « We Want Peace » - opposée à la guerre en Irak et uniquement disponible en téléchargement, en 2003) ou des collaborations plus éniques encore (l'album officiel des Jeux olympiques d'Athènes, en 2004).

C'est encore en 2004 que Kravitz compose « Lady » en hommage à sa fiancée Nicole Kidman (il vient de quitter la chanteuse Natalie Imbruglia), incontestablement le hit surprise d'un septième album, Baptism, suivi d'une tournée mondiale (le 21 mars 2005, il se produit devant 300 000 personnes, sur la plage brésilienne de Copacabana). C'est au cours de cette série de concerts (le 29 octobre 2005) que décède le père du chanteur : Lenny Kravitz lui rend hommage sur scène, dans un message nourri de ses propres croyances religieuses. Le couple Kidman-Kravitz se sépare à la fin de la même année. Le chanteur entame alors une romance avec le top model Adriana Lima.

En 2006, l'Américain travaille à la promotion d'une vodka, apparaît à plusieurs reprises sur scène aux côtés de Madonna et crée un atelier de design (Kravitz Design). L'année suivante, il participe à un nouveau concert alter-mondialiste à Rio de Janeiro, collabore avec le saxophoniste Maceo Parker à un hommage à Fats Domino, puis enregistre une version funk de l'« Instant Karma » de John Lennon, au bénéfice d'un album consacré au Darfour et à l'instigation d'Amnesty International.

Le 5 février 2008 est édité son huitième album, It is Time for a Love Revolution. Une bonne part de la tournée promotionnelle prévue à la suite est annulée, le chanteur souffrant de bronchite chronique. En studio à La Nouvelle-Orléans avec Allen Toussaint pour un projet baptisé Funk, Lenny Kravitz change d'optique et réalise un album fortement teinté de nostalgie. Une photo d'enfance illustre la pochette de Black and White America, paru le 22 août 2011. Ce neuvième album est à la peine aux États-Unis et encore plus en Grande-Bretagne, seules l'Allemagne, la Suisse et la France lui font un accueil conforme à son statut.

Trois ans plus tard, en septembre 2014, le chanteur et guitariste se reprend avec l'album Strut, qui est le premier à sortir sous son propre label, Roxie Records. Celui-ci se classe n° 19 au Billboard américain, n°21 au Royaume-Uni, n°3 en France et n°2 en Allemagne. Sa popularité en Europe ne se dément pas. Dans la foulée d'une tournée, Kravitz se lance dans le design vestimentaire et fait une apparition dans la série Star (après un rôle remarqué dans le film Hunger Games en 2013). Il se consacre ensuite à l'écriture, la composition et la production de son onzième album Raise Vibration, sorti en septembre 2018 après le Raise Vibration Tour. Cette première parution au catalogue BMG (qui rachète les droits de son répertoire chez Virgin) est précédée par les extraits « It's Enough! » et « Low ».

Photos