Patrick Juvet

Naissance

21 Août 1950, Montreux, Vaud, Switzerland

Biographie

Patrick Juvet vient au monde le 21 août 1950 à Montreux, en Suisse, puis grandit à La Tour-de-Peilz, dans le canton de Vaud. Il entre au conservatoire à l’âge de six ans et obtient un premier prix au piano. Il intègre des études d’art décoratifs qu’il poursuit jusqu’à l’âge de 17 ans quand il est repéré par une agence allemande pour devenir mannequin. Mais sa passion pour la musique le rattrape : il participe à un concours de chant en 1968, puis en 1971, quand il rejoint Paris et son compagnon Pascal Maignant, il convainc l’attachée de presse Florence Aboulker de faire valoir ses talents auprès d’Eddie Barclay. Le magnat du disque produit son premier 45-tours, « Romantiques pas morts » en 1971, puis « La Musica » l’année suivante. Ce dernier connaît un vif succès, s’écoulant à 300 000 exemplaires. Il a ensuite l’opportunité de composer « Le Lundi au soleil » pour Claude François, qui devient un classique de son répertoire. Suite à ce coup de projecteur, Patrick Juvet est choisi pour représenter la Suisse à l'Eurovision. Il y présente « Je vais me marier, Marie ». S’il ne fait pas mieux que la 12e place sur 17, il n’est désormais plus un inconnu et son album de 1973, Love, bénéficie de cet élan, tout comme le simple « Rappelle-toi Minette ». Fortement influencé par le glam-rock, il s’inspire de la tendance pour ses tenues de scène. L’année suivante, il présente l’album Crysalide qui bénéficie de l’intervention de son choriste, Daniel Balavoine. Patrick Juvet lui offre l’opportunité de lancer sa carrière en lui laissant chanter un titre sur son disque, « Couleurs d’automne ». En 1975, il travaille avec un jeune parolier appelé à devenir l’un des pionniers de la musique électronique en France, Jean-Michel Jarre. Ensemble, ils conçoivent notamment « Magic », « Faut pas rêver » ou encore « Où sont les femmes ? », le tube disco de Patrick Juvet, écoulé à 250 000 exemplaires. Ces titres intègrent Paris by Night, disque enregistré à Los Angeles. Le chanteur emménage dans la ville californienne en 1978, puis rencontre les producteurs Henri Belolo et Jacques Morali, les deux hommes derrière le succès de Village People. Ensemble, ils conçoivent « I Love America », l’autre tube de Patrick Juvet, numéro 10 en France et numéro 12 au Royaume-Uni. En 1979, sa période disco se prolonge avec l’album Lady Night, suivi par la bande originale du film érotique Laura, les Ombres de l’été, et Live Olympia 79. En 1980, Patrick Juvet opère un virage stylistique important avec Still Alive, un disque à l’identité davantage rock. Mais ce changement ne s’accompagne pas du succès escompté. Il n’en sera pas davantage pour Rêves Immoraux, en 1982. Sa discographie connaît un coup d’arrêt sous l’effet de l’insuccès et des excès d’alcool et de drogues. Le chanteur ne livrera qu’un autre disque, Solitudes, en 1991. Il intègre par la suite le circuit des discothèques et les tournées Âge tendre dans les années 2010. Patrick Juvet succombe à une crise cardiaque le 1er avril 2021, à l’âge de 70 ans à Barcelone.

Né le 21 août 1950 à Montreux (Suisse), Patrick Juvet plonge dès l'âge de 6 ans dans l'univers de la musique en intégrant le conservatoire. Brillant et doué, il obtient un premier prix de piano. Attiré par les arts en général, Patrick suit des cours d'arts déco jusqu'à l'âge de 17 ans. Pour ce fils de marchand de radios et télévisions, seule une carrière artistique est à même de combler ses aspirations. Patrick rêve de « monter » à Paris. Il fait d'abord un détour de deux ans par l'Allemagne et Düsseldorf pour s'essayer au mannequinat ; c'est en 1970 que la grande et mince silhouette de Patrick Juvet déambule enfin à Paris.

Le jeune homme est gonflé d'envie et sûr de ses talents ; il décide de ne pas mettre trop de vaches maigres à son menu et de forcer les portes. Il rencontre l'attachée de presse Florence Aboulker, qui le présente à Eddie Barclay. Tout va alors aller très vite pour Patrick Juvet, qui peut compter sur ses capacités d'auteur, de compositeur et d'interprète. Cette palette, ajoutée à un physique particulièrement séduisant, lui permet de sortir un premier 45-tours « Romantiques pas morts ». Il compose ensuite « Le Lundi au soleil » pour Claude François, qui est un immense succès. Désormais reconnu en tant que compositeur, Patrick s'emploie à devenir un interprète adulé. « La Musica » comble ses attentes au-delà de l'imaginable : le voilà sur les couvertures de Podium et adulé des jeunes filles.

En 1972 la sortie de son premier album La Musica conforte son statut de chanteur populaire, ses fans hurlent « Paaaaatriiiiiick » bien avant ceux de Bruel. Il représente la Suisse à l'Eurovision en 1973, avec « Je vais me marier, Marie » sur un texte de Pierre Delanoë. L'album Love sort en 1973 et est suivi du simple « Rappelle-toi minette », un des titres emblématiques de Juvet. En pleine période glam, Patrick Juvet aborde son premier Olympia maquillé façon David Bowie à la Ziggy Stardust, vêtu de lamé et portant des platform boots : le titre « Unisex » illustre bien cette approche plus rock. Toujours prompt à s'adjoindre des talents naissants, Patrick travaille avec Daniel Balavoine sur l'album Chrysalide, qui sort en 1974. Sa reprise du « Only Women Bleed » d'Alice Cooper en « J'ai peur de la nuit », en 1975, montre ses capacités à rivaliser avec des artistes internationaux.

Des minettes au disco

Chanteur populaire, aux mélodies faciles, adulé avec une frénésie hystérique comme les vedettes de l'époque, Patrick Juvet est un musicien ambitieux. Son association avec Jean Michel Jarre, qu'il rencontre en 1975 et qui a déjà fait ses preuves en tant que parolier (notamment pour Françoise Hardy ou Christophe), aboutit à l'une de ses plus sublimes chansons : « Faut pas rêver » en 1976. L'album Mort Ou Vif et sa chanson homonyme prolongent sans souci le succès de Patrick Juvet.

Amateur de la vie nocturne et de ses excès, l'artiste n'est pas insensible à la vague du disco. L'album Paris by Night, réalisé avec Jean-Michel Jarre, lui permet d'emmener son public sous les boules à facettes pour chercher « Où sont les femmes ». Patrick Juvet a raison d'explorer cette voie : elle va bien le mener au succès international. Il rejoint l'écurie de Henri Belolo et Jacques Morali, les créateurs de Village People, et sort en 1978 I Love America. Le 45-tours « I Love America » devient n°1 aux Etats-Unis et se classe dans pas moins de 15 pays. La même année voit la parution de Lady Night, autre album disco. La réussite de Patrick Juvet est à son zénith et le cinéaste David Hamilton lui confie la réalisation de la bande son de son film Laura, les ombres de l'été. Un nouvel Olympia bondé donne lieu à l'enregistrement d'un double album en public, Live.

Après la gloire, la galère

Les années 80 sont moins tendres pour Patrick Juvet : Still Alive (1980) ne recèle pas de tube du calibre habituel ; l'album Les Rêves Immoraux (1982) se veut conceptuel mais qui ne convainc pas, malgré une bonne qualité d'ensemble. Jusqu'en 1990, Patrick Juvet se débat surtout contre ses addictions et le miroir brisé de sa gloire chancelante. Ce silence, ponctué de quelques titres sans grande résonance, s'achève en 1991 et l'album Solitudes, où Luc Plamondon, Marc Lavoine et Françoise Hardy lui apportent leur contribution et leur soutien. Resté une icône gay, Patrick Juvet participe à de nombreux galas et remixe « I Love America » en 1999, mais les quelques nouveaux titres qu'il sort n'ont qu'un succès confidentiel. En 2002, il écrit « Je rêve » pour Hélène Ségara.

Patrick Juvet livre sa réalité sans fard dans son autobiographie Les Bleus au cœur, qui paraît en 2005 chez Flammarion. Embringué dans la tournée Âge Tendre et Tête de Bois : La Tournée des Idoles en 2008, Patrick Juvet compte signer un nouvel album, à paraître en 2009. Le chanteur pour minettes est finalement un être ultra-sensible, un musicien égaré dans les paillettes pas toujours brillantes du disco, mais dont le talent véritable lui a permis de traverser les époques. Ce fin mélodiste reste le compositeur de titres figurant pour longtemps dans la mémoire collective.