Jonathan Richman

Naissance

16 Mai 1951, Natick, Massachusetts, United States

Biographie

Depuis ses débuts fulgurants en 1976 avec l'album de son groupe The Modern Lovers, Jonathan Richman est devenu un rocker culte. Ce premier essai produit par John Cale est rapidement suivi par Rock'N'Roll With the Modern Lovers (1977) dont s'échappe le hit « Egyptian Reggae ». Avec ou sans son groupe (souvent remanié), le Bostonien naïf plongé dans l'univers brutal du rock s'évertue à peaufiner des mélodies excentriques et touchantes qui parsèment les albums Back In Your Life (1979), Rockin' & Romance (1985) ou le magnifique I, Jonathan de 1992. Au gré de sa fantaisie, Jonathan Richman continue de surprendre par la livraison d'albums country (Jonathan Goes Country, 1990), latino (de Jonathan, Te Vas a Emocionar!, 1993, à A Que Venimos Sino a Caer, 2009) ou définitivement poétiques avec O Moon, Queen of Night on Earth en 2010. En 1998, il joue son propre rôle dans Mary à tout prix.

On ne sait quelle fée s'est penchée sur le berceau de Jonathan Richman le 15 mai 1951 à Natick, près de Boston (Massachusetts), mais elle devait assurément venir d'une autre planète.

Bercé par le rock dans sa jeunesse (Buddy Holly, Chuck Berry, Elvis Presley...), l'adolescent taciturne nourrit une passion pour The Velvet Underground qu'il part rencontrer lors d'un périple new-yorkais en 1969. De retour à Boston, il forme The Modern Lovers en compagnie de John Felice (guitare), David Robinson (batterie) et Rolfe Anderson (basse), remplacé par Ernie Brooks, et Jerry Harrison (claviers). Les premières démos produites en 1971 par Kim Fowley ne sortiront que dix ans plus tard sous le titre The Original Modern Lovers.

En 1973, John Cale en personne produit les nouveaux titres d'un premier album qui ne sortira que trois ans après. Édité par Beserkley, The Modern Lovers se révèle complètement atypique, à mi-chemin entre les textes naïfs de Jonathan Richman et le son pré-punk de l'ensemble. Devenu l'objet d'un culte, il abrite les classiques « Roadrunner » et « Pablo Picasso ». L'album suivant, Jonathan Richman & the Modern Lovers (1977), sonne différemment, avec un groupe quasiment renouvelé (Leroy Radcliffe, Greg Curly Keranen, David Robinson). La même année, Rock'N'Roll With the Modern Lovers clôt la trilogie minimaliste, et apporte le curieux hit « Egyptian Reggae ».

Lassé de la formule groupe, Jonathan Richman poursuit en solo avec Back In Your Life (1979), puis disparaît dans le Maine. De retour en 1983 avec Jonathan Sings!, Richman fait équipe avec le producteur Andy Paley sur Rockin' Romance (1985), suivi de It's Time for Jonathan Richman & the Modern Lovers (1986), Modern Lovers 88 et de la parenthèse Jonathan Goes Country (1990). Deux ans plus tard sort le magnifique et intimiste I, Jonathan.

Doté d'un grand esprit de contradiction, Jonathan Richman fait de chaque album une expérience différente. La langue espagnole commence à s'immiscer dans son répertoire à partir de l'album Jonathan, Te Vas a Emocionar! (1993). Quoiqu'il advienne, son public reste fidèle et ses apparitions publiques provoquent la transe. Parmi ses plus grands fans figurent les frères Farrelly qui l'emploient à jouer son propre rôle et expliquer ses chansons dans Mary à tout prix (1998).

Suivent une série d'albums plus poétiques les uns que les autres : I'm So Confused (1998), Her Mystery Not of High Heels and Eye Shadow (2001), Not So Much To Be Loved As To Love (2004), Because Her Beauty Is Raw and Wild (2008) et O Moon, Queen of Night On Earth (2010). Quatre décennies après ses débuts, Jonathan Richman fait toujours figure d'extra-terrestre dans le monde impitoyable du rock.