Linton Kwesi Johnson

Naissance

24 Août 1952, Chapelton, Clarendon Parish, Jamaica

Biographie

Plus poète que véritablement musicien et chanteur, Linton Kwesi Johnson est une des consciences de la scène jamaïcaine. Révélé par Forces of Victory en 1979, il va plus loin que l'habituel discours inspiré du rastafarisme, ses références sont plutôt sociales et intellectuelles. Son style, parlé et déclamé plus que chanté, s'accomodde particulièrement bien des rythmiques dub, trois volumes de titres en version dub paraissent dans ses 25 ans de carrière. Quart de siècle d'activisme scénique qu'il célèbre en 2004 avec une tournée et un Live In Paris.

Né le 24 août 1952 à Chapelton, une petite ville dans la paroisse de Clarendon en Jamaïque, Linton Kwesi Johnson part en 1963 s'installer avec ses parents à Brixton (banlieue de Londres) où il effectue sa scolarité et passe une licence de sociologie. Il fait de nombreux jobs, de la plonge (« Dish-washah ») au gardiennage de nuit (« Clock-watchah ») et rejoint en 1972 la branche anglaise des Black Panthers qui organise des groupes d'autodéfense.


Poète des racines

Parallèlement, il travaille la poésie (sous l'inspiration notable d'auteurs tels W.E.B. Dubois, Aimé Césaire, Frantz Fanon ou le poète rasta Bongo Jhéri) et joue des percussions en déclamant ses poèmes dans le groupe Rasta Love. Ses premières poésies paraissent dans le journal Race Today qui publie en 1974 le recueil Voices of the Living and the Dead. Il en sortira un second, Dread Beat an' Blood, avant d'autoproduire l'album homonyme en 1978 (sous le nom de Poet & the Roots). La même année, il forme un collectif culturel, Creation for Liberation.

Le pouvoir du savoir

Accompagné du Dennis Bovell Dub Band, il enchaîne les disques : Forces of Victory en 79, Bass Culture et LKJ in Dub en 80. La même année il fonde son label, LKJ Records. Au travers de ses activités de journaliste militant et de ses nombreux disques (quatre autres albums de studio, dont les remarquables Making History en 1984 etTings an'Times de 1991, plus un album live et un a capella, LKJ illustre la maxime des Black Panthers, « le savoir c'est le pouvoir », et dénonce inlassablement l'injustice en exprimant par sa « dub poetry » une critique radicale de la société libérale.