Tim Hardin

Nom de naissance

James Timothy Hardin

Naissance

23 Décembre 1941, Eugene, Oregon, United States

Biographie

Tim Hardin est né à Eugene, dans l’Oregon, le 23 décembre 1941, et meurt à Los Angeles, le 29 décembre 1980. La vie et l’œuvre de cet auteur-compositeur et interprète sont marquées par la drogue : une addiction à l’héroïne plus forte que tout, puisqu’il en meurt, âgé seulement de 39 ans. On lui doit quelques joyaux de la musique folk des années 1960, comme le standard « If I Were A Carpenter », connu du grand public en France grâce à la reprise de Johnny Hallyday, ou « Reason to Believe ». Ainsi qu'une poignée d'albums sans rides.

Contrairement à ce que l’on peut lire parfois, le musicien n’est pas un descendant de John Wesley Hardin, hors-la-loi du XIXe siècle qui inspira l'album homonyme de Bob Dylan. Fils d’une musicienne classique, Tim Hardin mène une adolescence agitée et quitte l’école à 18 ans sans aucun diplôme pour intégrer le corps des marines de l’armée américaine. Il s’installe à New York en 1961, pensant suivre une formation à l’académie d’Arts Dramatique, mais manquant cruellement de discipline, il passe davantage de temps à apprendre la guitare et se produire dans les bars de Greenwich Village à New York, puis à Boston. C’est là, qu’il rencontre le producteur des Lovin’ Spoonful, Erik Jacobsen, qui lui fait passer une série d’auditions, puis enregistrer quelques démos chez Columbia. En ce début des années soixante, son répertoire est majoritairement composé de standards et de compositions blues.

S'accrocher à un rêve

Pour son premier album, Tim Hardin I qui voit le jour en 1966, il écrit des textes, plus élaborés et poétiques, des histoires parfois tragiques pour lesquels il s’inspire de ses propres blessures, son addiction à la drogue étant déjà d’actualité. Cet album, sorti chez Verve Forecast, est retravaillé à partir des « essais » réalisés pour Columbia, il contient ce qu’il faut considérer comme le premier succès de Tim, « Hang on to a Dream ». Avec des titres comme « Reason to Believe » le songwriter marque le genre folk de son style, sa signature (on peut également retenir la présence du leader des Lovin’ Spoonful, John Sebastian, à l’harmonica). Après le blues traditionnel, la voix désespérée d’Hardin explore alors divers registres, mêlant, country, pop, folk pur et même jazz. En 1965, il rencontre Susan Yardley qui devient sa femme (son vrai nom étant Susan Yardley Morss, c’est bien sur à elle que s’adressent les chansons que Tim compose pour une certaine Susan Moore), leur fils Damion naît en 1967.

Si j'étais un charpentier

C’est de chez eux, à Los Angeles, qu’il réalise seul les chansons qui figurent sur Tim Hardin II, le producteur et arrangeur du disque parie immédiatement sur la chanson « If I Were a Carpenter », qui devient dès sa sortie en 1967, un véritable tube. Un standard, puisque Bobby Darin, chanteur de variété des plus populaires aux Etats-Unis ces années là, en enregistre une reprise, après l’avoir entendue. Même si Hardin a avoué tout d’abord être sorti furieux de sa voiture (exaspéré par les violons et autres arrangements pop, loin d’être à son goût) lors de la première écoute de la reprise, toujours est-il que la version de Darin fait une publicité inespérée au créateur de la chanson, qui devient l’une des grandes références folk en 1967. Cependant, Tim Hardin ne profite pas de cette vague de succès : il ne parvient pas à surmonter sa peur de la scène et ses concerts, de qualité insuffisante par rapport à son statut, se raréfient.

Fin prématurée

Alors que ce second album aurait pu être un énorme succès, le chanteur est capable de le défendre correctement et finit par se faire licencier par sa maison de disques, qui ne peut plus compter sur lui. Un nouveau manager, Steve Paul, parvient cependant à recréer un groupe de jazz, autour de la guitare de Hardin. Une formation qui semble le satisfaire, au point de sortir un album live en 1968 Tim Hardin III. Ils participent ensemble au festival de Woodstock en 1969, puis, accompagnent Richie Haven en tournée. Pour sa femme Susan, il écrit une très belle chanson, « Lady Came From Baltimore », puis, à leur séparation en 1969, le disque Suite For Susan Moore And Damion. Puis, sa santé se dégrade très vite. L’album Bird On a Wire sort en 1971 et Painted Heart en 1973, mais au cours de la décennie, il sombre dans la déchéance et meurt à Los Angeles, 29 décembre 1980, d’une surdose de morphine et d’héroïne.