Elis Regina

Nom de naissance

Elis Regina Carvalho Costa

Naissance

17 Mars 1945, Porto Alegre, , Brazil

Biographie

Grande dame de la musique brésilienne au destin tragique, Elis Regina est née à Porto Alegre, Rio Grande do Sul le 29 mai 1945. Artiste précoce, Elis Regina Carvalho Costa de son nom complet commence à se produire dans des shows radio dès l'âge de onze ans. En 1960, Elis Regina part pour Rio de Janeiro où elle sort en 1961 son premier album Viva a Brotolândia dans un style de rock pour adolescents. Le succès n'est pas immédiat et ses albums suivants souffrent de faibles ventes, le déclic à lieu en 1965 lorsqu'elle remporte un important concours de chant avec la chanson  "Arrastão" de Edu Lobo et Vinicius de Moraes. La jeune femme devient alors une figure clé de la musique populaire brésilienne (MPB) naissante où se mélangent samba, bossa nova, pop et rock. Les enregistrements Samba, Eu Canto Assim (1965) et le live Dois Na Bossa N°2 (1966) avec Jair Rodrigues sont symboliques de cette époque faste. Opposante fervente et déclarée au régime militaire en place au Brésil depuis 1964, Elis Regina doit composer avec le pouvoir en place pour éviter l'exil ou la prison subies par de nombreux artistes à cette période. Il faut attendre 1974 pour qu'Elis Regina atteigne son apogée via l'album Elis et Tom où elle enregistre le répertoire de Tom Jobim en compagnie d'Antonio Carlos Jobim. Enregistré en tournée au Brésil et à l'étranger, l'album Transversal do Tempo (1978) est également un enregistrement majeur de sa trop courte carrière. Elis Regina disparaît en effet à l'âge de 36 ans le 19 janvier 1982 d'un arrêt cardiaque consécutif à la prise de cocaïne, alcool et tranquillisants. L'artiste est accompagnée dans sa dernière demeure par plus de quinze mille fans inconsolables et entre de plein pied dans la légende de la musique brésilienne.

La disparition subite, à trente-six ans et au sommet de sa gloire, de cette interprète brésilienne aimée des intellectuels et du petit peuple a été un choc national. Le vide qu'elle laissa mit du temps à être comblé. Sa voix fine au timbre aigu, son sens du rythme étaient servis par un répertoire choisi, allant de compositeurs contemporains (João Bosco et Aldir Blanc, Ivan Lins, Gilberto Gil, Tom Jobim, Lí Borges) aux anciens (Lupicínio Rodrigues). Née au sud du pays, Élis Regina a débuté à la radio avant d'enregistrer un album de calypso-rock (Viva Brotolândia, 1961), puis de boléro trois ans plus tard. Installée à Rio, son premier succès surgit en 1965, avec une interprétation de Arrastão une chanson signée Edu Lobo et Vinicius de Moraes. Elle a du swing, de la modernité à revendre. En duo avec le chanteur Jair Rodrigues, l'album Dois na bossa bat tous les records de vente. Il sera prolongé en 1966 et 1967 par deux autres volumes, nourris de bossa-nova, de pot-pourri de sambas populaires. En 1965, toujours aux côtés de Jair Rodrigues, elle lance une émission de télévision sur la TV Record de São Paulo : O Fino da bossa, où de très nombreux succès vont être lancés.

Tournées mondiales. En 1968, elle est invitée au Midem de Cannes, où elle lance « Pá Neguinho » (Edu Lobo/Gianfrancesco Guarnieri), qui la mène directement à Paris, à l'Olympia, puis dans d'innombrables tournées dans le monde entier. De retour au Brésil en 1970, Élis Regina est à l'affiche du Canecão, la salle de spectacle la plus prestigieuse de Rio, où la chanson « Madalena » devient un tube national, tandis qu'elle dirige une émission sur TV Globo. Les années suivantes, elle ne décollera pas des hit-parades brésiliens, et collaborera avec Tom Jobim (Élis e Tom, 1974), puis avec de jeunes talents comme Milton Nascimento ou Guilhermo Arantes. Avant sa mort accidentelle (officiellement, un arrêt cardiaque), Élis Regina avait connu des creux de vague. Mais qui l'avait entendue chanter « Trenzinho do caipira », un thème populaire célèbre composé par Heitor Villa-Lobos, ne pouvait oublier la fraîcheur de sa voix, la justesse de son timbre, son éclat.

V. M.

Photos