Tommy Dorsey

Nom de naissance

Thomas Francis Dorsey Jr.

Naissance

19 Novembre 1905, Shenandoah, Connecticut, United States of America

Biographie

Avec son frère Jimmy au sein du Dorsey Brothers Orchestra ou avec son propre big band, Tommy Dorsey (1905-1956) a marqué l'histoire du jazz et de l'ère swing par une liste impressionnante de succès, de nombreus numéros un et une popularité internationale des années 1930 à 1950. Plus gros vendeur de la marque RCA Victor jusqu'à l'arrivée d'Elvis Presley, il a vu défiler dans ses orchestres des chanteurs tels que Bing et Bob Crosby, Edythe Wright, Jack Leonard, Frank Sinatra et The Pied Pipers, incluant Jo Stafford. Tromboniste, trompettiste et leader de big band, il laisse à la postérité des standards comme « Lullaby of Broadway », « Chasing Shadows », « On Treasure Island », « The Music Goes Round and Round », « All the Things You Are » ou « I'll Never Smile Again », tous repris par les formations de l'époque et les suivantes, alors que la concurrence fait rage avec Benny Goodman ou Glenn Miller. Durant la Seconde Guerre mondiale et après, Tommy Dorsey multiplie les apparitions dans les comédies musicales, notamment Ship Ahoy et Show Boat, et fait l'objet d'un film, The Fabulous Dorseys (1947). Rejoint par son frère en 1953, il anime l'émission télévisée Stage Show jusqu'à sa mort. Sa formation, The Tommy Dorsey Orchestra, lui survit avec d'autres chefs d'orchestre.

Thomas Francis Dorsey Jr. est né le 19 novembre 1905 à Shenandoah, en Pennsylvanie (États-Unis). Frère cadet du saxophoniste et chef d'orchestre James « Jimmy » Dorsey (1940-1957), il commence par apprendre à jouer de la trompette avant de se fixer sur le trombone, sous l'oeil d'un père professeur de musique devenu musicien professionnel.

En 1920, les deux frères jouent deux ans ensemble dans une formation baptisée Dorsey's Novelty Six puis pour différents orchestres comme ceux de Jean Godkette, Frankie Trumbauer et Paul Whiteman, ensemble ou séparément. Installés à leur propre compte à New York, ils montent The Dorseys Brothers Orchestra et, à partir de 1927, enregistrent pour la marque OKeh Records. Leur premier succès, « Coquette » (1928), est suivi du tube chanté par Bing Crosby, « Let's Do It (Let's Fall in Love) ». Signés par Decca en 1934, les deux frères et leur orchestre deviennent très populaires en alimentant les radios de nouveaux titres interprétés par Bob Crosby (frère du précédent) ou d'autres, comme « I Believe in Miracles » et « Night Wind », « Tiny Little Fingerprints » (avec Kay Weber) et les numéros un « Lullaby of Broadway » et « Chasing Shadows » (Bob Eberly).

The Dorsey Brothers Orchestra fait alors les beaux jours de l'ère swing jusqu'en mai 1935 lorsque le chemin des deux frères diverge, en raison de mésententes. Dans la foulée d'un dernier succès commun, « Every Little Moment », Tommy Dorsey signe avec RCA Victor, dont il deviendra le plus gros vendeur de microsillons jusqu'à l'arrivée d'Elvis Presley. Avec ses propres musiciens constituant The Tommy Dorsey Orchestra (un ensemble mixte, à la différence du précédent), il enchaîne les succès populaires. Cette période féconde comprend des collaborations fructueuses avec la chanteuse Edythe Wright pour « On Treasure Island » (n°1 fin 1935), « The Music Goes Round and Round » et « You » (1936), « The Dipsy Doodle » (1937) et « Music Maestro, Please » (1938). Pour la seule année 1936, Tommy Dorsey classe huit titres dans le Top 10, et dix de plus l'année suivante, avec d'autres vocalistes comme Cliff Weston (« Alone »), Jack Leonard (« Marie » et « Our Love »), tous numéros un. La popularité du leader dépasse largement les frontières du jazz et du continent américain.

L'année 1939 est celle des changements avec les départs de Jack Leonard et Edythe Wright au profit de Frank Sinatra, soutiré à l'orchestre d'Harry James, et Connie Haines. Le quartette vocal The Pied Pipers dont fait partie la chanteuse Jo Stafford s'ajoute à la formation qui enregistre dix nouveaux succès en 1940, dont « Indian Summer », « All the Things You Are » (chantés par Leonard, parti entre temps), « I'll Never Smile Again », (interprétés par son successeur Frank Sinatra et The Pied Pipers). Éternel second en quantité de hits accumulés (derrière Benny Goodman puis Glenn Miller et son frère Jimmy), Tommy Dorsey n'en récidive pas moins l'année 1941 avec dix autres chansons majeures dont « Dolores », tiré du film Las Vegas Nights.

La Seconde Guerre mondiale qui inflige des contraintes aux musiciens s'avère moins fructueuse et voit les départs de Frank Sinatra et de The Pied Pipers. Néanmoins, la présence de l'orchestre dans le film Ship Ahoy génère quatre succès. En 1943, les rôles dans Presenting Lily Mars, Du Barry Was a Lady et Girl Crazy compensent l'inactivité des studios d'enregistrement. D'autant que la firme RCA Victor en profite pour ressortir d'anciens titres comme « I'll Be Seing You », afin de profiter de la notoriété montante de Frank Sinatra. En 1946, l'album Show Boat bénéficie du succès de la comédie musicale. L'année suivante sort en salles la biographie filmée The Fabulous Dorseys. D'autres films et chansons anticipent le déclin qui survient au début des années 1950, notamment l'album Clambake Seven, sorti en 1948.

De retour sur Decca Records, Tommy Dorsey voit son frère le rejoindre en mai 1953. Dans sa nouvelle mouture, The Dorsey Brothers Orchestra lance sa propre émission télévisée Stage Show  et se produit dans des hôtels de luxe à New York. L'arrivée du rock'n'roll et de son roi Elvis Presley, invité à six reprises dans le show en 1956, sonne le glas de l'ère du swing. Le 26 novembre 1956, après un repas mal lourd à digérer, Tommy Dorsey prend une surdose de somnifères qui lui est fatale. Son frère Jimmy, qui a repris la suite de l'orchestre, meurt un an après. En 1958, le Tommy Dorsey Orchestra mené par Warren Covington décorche un dernier succès avec le titre « Tea for Two Cha-Cha ».