Paul Bley

Naissance

10 Novembre 1932, Montréal, , Canada

Biographie

Avant-gardiste, le pianiste Paul Bley (1932-2016) a posé les jalons du free jazz avec son trio complété par Steve Swallow et Jimmy Giuffre. Dans les années 1960, il interprète des compositions de sa première femme, Carla Bley. Aux synthétiseurs, il participe à l'aventure du jazz rock avec Jaco Pastorius et Pat Metheny. Son album Synthsizer Show (1971), enregistré avec sa seconde femme Annette Peacock, est révolutionnaire. Apôtre de l'intériorité et de la spontanéité, Paul Bley peut être tenu, à l'instar de Bill Evans, comme l'inventeur du trio de piano moderne. Actif jusqu'en 2008, il réalise trois albums en piano solo, dont le dernier About Time, avant de disparaître à l'âge de 83 ans, le 3 janvier 2016.

Le pianiste canadien Hyman Paul Bley est né à Montréal le 10 novembre 1932. Il effectue des études au McGill Conservatorium et participe à la fondation du Jazz WorkShop.

Il étudie à la Julliard School de New York à partir de 1950. Là-bas, il enregistre son premier disque, Introducing Paul Bley (1953), en compagnie de Charles Mingus et Art Blakey. Il accompagne également Charlie Parker, Sonny Rollins, Chet Baker ou Lester Young en tournée.

Installé à Los Angeles en 1957, intéressé par de nouvelles procédures de jeu dans le jazz (l'atonalité, la microtonalité...), il forme un trio avec le contrebassite Charlie Haden et le batteur Billy Higgins, vite rejoint par Don Cherry à la trompette et Ornette Coleman au saxophone alto. C'est ce dernier qui le fait passer du be bop à l'improvisation libre.

Il épouse la compositrice Karen Borg la même année : Mme Paul Bley, connue sous le nom de Carla Bley, deviendra pour longtemps son compositeur de prédilection et leur union perdurera une dizaine d'années.

Rentré à New York en 1959, il travaille et enregistre avec Charles Mingus, George Russell, Sonny Rollins, Don Ellis, Paul Motian ou Gary Peacock. Le trio avant-gardiste formé avec le contrebassiste Steve Swallow et le clarinettiste Jimmy Giuffre révolutionne le langage du jazz de l'époque, aux premières heures du free jazz.

En 1968, il commence à s'intéresser au synthétiseur Moog et se consacre exclusivement au Synthetiser Show conçu avec la pianiste-chanteuse Annette Peacock, qu'il a épousée en 1967.

Après leur séparation, il forme l'ensemble Paul Bley and Scorpio, avec lequel le bassiste Jaco Pastorius et le guitariste Pat Metheny enregistrent leur premier disque dans le style jazz-rock. Il retourne ensuite définitivement vers le piano et devient alors un grand spécialiste en solo, avec de célèbres enregistrements comme Open, To Love (1973).

En 1974, il fonde sa propre compagnie, IAI (Improvising Artists Inc.), avec sa future épouse, la vidéaste Carol Goss. Ils tournent alors de nombreux vidéo clips de concerts ou des créations expérimentales.

Paul Bley se produit par la suite avec le batteur Barry Altschul, Gary Peacock, puis Kenny Wheeler, Jon Ballantyne ou Jane Bunnett. Il retrouve Jimmy Giuffre et Steve Swallow de 1989 à 1995, enregistre pour de nombreux labels européens (en particulier ECM), en solo, en trio ou en compagnie de solistes du vieux continent : Franz Koglmann, Tony Oxley, Evan Parker...

En 2004, Paul Bley publie les enregistrements Nothing to Declare et Circles, faits de longues improvisations solitaires. Quatre ans plus tard, la presse fête la sortie d'About Time, l'une de ses plus belles productions. La même année, le titre de membre de l'Ordre du Canada couronne sa carrière. Il décède en son domicile de Stuart, en Floride, le 3 janvier 2016 à l'âge de 83 ans.