Bijou

Naissance

Juvisy-sur-Orge, Essonne, France

Biographie

Groupe de rock français issu de la vague punk de la fin des années soixante-dix, Bijou est un trio dont la particularité est d’avoir intégré un quatrième membre non musicien, en la personne de son manager et parolier, le journaliste Jean-William Thoury. Leurs six albums, nourris de l’influence mod, représentée en Grande-Bretagne par Jam, ne leur ont permis que trop rarement de recueillir plus qu’un succès d’estime, avant une dissolution à l’orée des années 90. Bijou a contribué en 1979 au retour sur scène de Serge Gainsbourg.

C’est dans la banlieue parisienne et au début des années soixante-dix (Juvisy, on dirait le sud), que le trio Bijou (il s’est précédemment dénommé Pura Vida) se forme en tant que…quatuor, incluant le chanteur Alain Salan, le guitariste et chanteur Vincent Palmer, le batteur Dynamite Yan, et le bassiste et chanteur Philippe Dauga.

Three to get ready

Salan rapidement invité à prendre la porte, Bijou peut peaufiner, s’appuyant sur le producteur et parolier Jean-William Thoury, une forme énergique de rock français, inhabituellement compétent d’un point de vue technique.Bijou chante en français, soigne ses 45 tours (pour lui essence même du rock), se produit sur scène en costumes et cravates, et démontre un goût sûr dans le choix de leurs reprises (« Si tu dois partir » de Bob Dylan, « Les papillons noirs » signé Serge Gainsbourg).

Leurs concerts deviennent d’authentiques happenings, où le spectacle est parfois autant dans la salle, grâce à des clones en cravate noire, ou sur le trottoir, avec de puissantes berlines françaises des années soixante stationnées devant les salles.



Danser avec eux

Ainsi, Bijou développe la philosophie, aussi puissante que pertinente, du power trio à la française, dans six albums : après deux participations successives au mythique festival punk de Mont-de-Marsan, il inaugure son parcours discographique avec le très salué Danse Avec Moi (1977). L’album, dont l’illustration de pochette est signée Jean-Baptiste Mondino, inclut un premier tube authentique (« C’est un animal »), ainsi qu’une réjouissante reprise de « La Fille du Père Noël » de Jacques Dutronc.

Gainsbourg veille

Ce premier effort est suivi d’un très référencé aux sixties OK Carole (1978). La même année, Serge Gainsbourg leur offre sa « Betty Jane rose ». L’ambition venant en enregistrant, les albums suivants bénéficient d’une production plus sophistiquée : Pas Dormir (produit en 1979 par les deux frères Ron et Russell Mael de Sparks, et alors que Bijou convainc Serge Gainsbourg de se produire de nouveau en concert sur la scène de Mogador, en donnant une nouvelle version de « Les papillons noirs »), offre avec « Le kid » un nouveau hit au groupe.

Rock à la radio

Après le live En Public (1980), Jamais Domptés (1981), permet à Bijou de connaître un triomphe qui dépasse largement les frontières du rock hexagonal : le single « Rock à la radio » s’installe de nombreuses semaines sur les ondes des radios françaises.

La même année, le groupe, décidément sur tous les fronts, soutient la chanteuse Marie-France (qui assure souvent les premières parties du trio) dans l’enregistrement de l’album 39 de Fièvre.

La surprise-partie est terminée

L’épopée s’achève en 1981 (Bijou Bop), avec un album décevant, qui ne rencontre pas son public.

En 1984, on peut entendre Vincent Palmer dans le « Merde in France » de Dutronc.

En 1988, c’est un trio remodelé (sans Dynamite, ni Thoury) qui enregistre le 45 tours « Lola » (sur des paroles du Belge, et mentor de Lio, Jacques Duvall). L’expérience reste sans lendemain.

L’année suivante paraît pour solde de tous comptes la compilation Pic A Glace.

Au début du XXIème siècle, Philippe Dauga forme Bijou SVP (i.e. Sans Vincent Palmer), qui enregistre Bijou Hit Pop.Un autre avatar du groupe, toujours mené par Dauga, réapparaît en 2006 (avec l’album Redescends Sur Terre). Palmer et Thoury se consacrent désormais au journalisme rock : l'un à Rock&Folk, le second pour Jukebox Magazine.