Bebel Gilberto

Naissance

12 Mai 1966, United States

Biographie

Héritière des « monstres » sacrés de la musique brésilienne (João Gilberto, Chico Buarque), Bebel Gilberto s'est fait un prénom et ce, bien au-delà des frontières latino-américaines. Dès 2000 et son premier opus Tanto Tempo, la chanteuse livre, au fil de ses albums, une bossa novatrice empreinte de pop délicate et d'électro aérienne. En 2014, Tudo est son septième disque studio (le cinquième de sa carrière internationale).

Née à New York le 12/5/1966, Isabel (Bebel) Gilberto rejoint le Brésil où elle grandit au son de la bossa nova. João Gilberto, son père, est sans conteste l'une des figures de proue du renouveau de la musique brésilienne. Quant à sa mère, Miùcha, chanteuse, elle n'est autre que la s?ur de Chico Buarque. Autant dire que Bebel a très vite été bercée par ce qui se fait de mieux en matière de musique brésilienne. Dès ses plus jeunes années, elle apprend à poser sa voix puis monte sur scène. Elle n'a que neuf ans lorsqu'elle retrouve Stan Getz et Miùcha sur les planches du Carnegie Hall de New York lors d'un festival de jazz. Peu de temps après cette première expérience scénique, Chico Buarque la fait chanter à Rio de Janeiro dans la comédie musicale pour enfants qu'il a écrite : Os Saltimbancos.

De la comédie musicale aux plateaux de télévision, il n'y a qu'un pas qu'elle franchit à l'âge de 14 ans. Accompagnée par son père, elle reprend « Chega de Saudade », un classique de la bossa nova. Son adolescence sera ainsi ponctuée de multiples participations aux albums enregistrés par ses parents. Il faut attendre l'année 1986 pour que Bebel sorte un premier album, aidée par son ami Cazuza, compositeur rock. Un succès relatif qui ne dépasse pas les frontières du Brésil. En 1990, Cazuza, atteint du sida, disparaît. Un choc qui conduit Bebel à quitter le Brésil et mettre le cap sur New York. Une ville où elle multiplie les rencontres : le producteur Arto Lindsay, David Byrne (ex-Talking Heads), The Thievery Coporation ou encore le DJ japonais Towa Tei (membre du trio new-yorkais Dee-Lite).

Icône de la bossa nova

Dix ans s'écoulent. Une décennie durant laquelle Bebel voyage en Europe avant de signer avec Zirguiboom (branche dédiée à la musique brésilienne du label belge Crammed Records). 2001, Tanto Tempo voit enfin le jour. Un album où les sonorités électro viennent se mêler à une douce bossa sans en trahir l'esprit. Un pari audacieux qu'elle ne tarde pas à remporter. Tanto Tempo se vend à plus de dix millions d'exemplaires à travers le monde. Lancée à toute vitesse sur les rails du succès, Bebel Gilberto livre, trois plus tard, un album à son nom. Moins électronique et plus acoustique, cette autre pépite musicale se voit récompensée par un Mobo Award en Grande-Bretagne et un Adlib au Japon. De nombreuses nominations suivent : BBC World Music, Grammy Award, etc. Son statut d'icône de la bossa électro pop se confirme. Et son troisième opus Momento, qui voit le jour en 2007 ne change pas la donne. Enregistré entre Londres, New York et Rio, Momento est une espèce d'alchimie quasi parfaite entre ses deux précédents albums. L'oreille se laisse prendre au jeu d'un délicat son électronique, fidèle à celui de Tanto Tempo et acoustique à l'image de Bebel Gilberto.

Cette fois, elle co-écrit l'ensemble des titres excepté trois reprises magistrales : « Caçada » de Chico Buarque, « Tranquilo » de Kassin et un standard de Cole Porter « Night and Day ». Pour All in One en 2009, ce sont Mark Ronson, Carlinhos Brown, John King et l'indispensable Mario Caldato Jr qui sont alternativement en charge de produire l'écrin sonore adéquat pour la voix de Bebel Gilberto. Composé de sept chansons originales et de reprises, Tudo comprend également en 2014 une collaboration avec Seu Jorge.