Natacha Atlas

Naissance

20 Mars 1964, Belgium

Biographie

Née à Bruxelles en 1964 d'un père égyptien et d'une mère anglaise, Natacha Atlas grandit dans un environnement multi-culturel qu'elle chercher à développer à travers la musique. Installée en Grande-Bretagne après une expérience de danseuse orientale, elle se frotte à la fusion dub-electro concoctée par Jah Wobble au sein d'Invaders of the Heart (1993), puis se fond dans le collectif electro-oriental Transglobal Underground. En 1995, la chanteuse commence son parcours personnel par un succès avec l'album Diaspora, suivi d'un hommage moderne à la star de la chanson arabe Abdel Halim Hafez. D'autres albums participent de ce mélange entre tradition et modernité, musique orientale et sonorités electro, tel Gedida (1999), qui lui vaut une Victoire de la musique, notamment grâce sa reprise de « Mon amie la rose », dont elle fait un tube. Entre Londres et Le Caire, elle ponctue ses enregistrements de collaborations sur les albums Ana Hina (2008), Mounqalba in a State of Reverseal (2010) et Myriad Road (2015), réalisé avec Ibrahim Maalouf.

Fille d'une Anglaise et d'un Égyptien installés à Bruxelles, Natacha grandit à Schaerbeek, banlieue où se trouvent de nombreux Marocains. Après le divorce de ses parents, elle passe son adolescence en Grande-Bretagne auprès de sa mère. À la suite d'un long voyage en Grèce et en Turquie, elle commence une carrière de danseuse dans les cabarets orientaux de Bruxelles. Là, elle chante également dans un groupe salsa nommé Mandanga.

À Londres, elle rencontre à la fin des années 1980 des artistes issus de la new wave et des aventuriers des musiques électroniques. L'une de ses premières apparitions remarquées en tant que chanteuse est son interprétation de « Timbal », un hit du collectif ¡Loca! paru en 1991. Elle rejoint ensuite le groupe Invaders of the Heart de Jah Wobble (ex-PIL), au sein duquel elle co-écrit des titres et chante en espagnol (album Rising Above Bedlam). En 1993, Natacha devient la figure de proue de la bande londonienne qui se fait appeler Transglobal Underground, laquelle mélange house et influences extra-européennes. Ne se contentant pas de chanter, elle se livre à des numéros de raq sharki (danse du ventre) lors des prestations scéniques du groupe - ce qu'elle continuera à faire durant ses concerts en solo.

En 1995 sort Diaspora, le premier album  publié sous le nom de Natacha Atlas. À ses côtés figurent ses amis de Transglobal Underground. Halim, le disque suivant, est un hommage à la grande vedette de la chansons égyptienne Abdel Halim Hafez. Ces deux productions sont très remarquées et la propulsent au premier rang des talents novateurs d'alors, où figure déjà Björk.

Depuis, Natacha Atlas explore toutes les possibilités de son style, à cheval entre l'electro et la chanson arabe de type chââbi, tentant de séduire autant les publics occidentaux qu'orientaux. Si elle est parvenue à se créer un auditoire fidèle en Europe (notamment en France où son interprétation de « Mon amie la rose » a été un tube en 1999), ses aficionados sont, du côté du Caire ou de Beyrouth, essentiellement des « branchés » et des collègues artistes qui observent de près sa démarche. À écouter ce qui sort à présent des studios du Caire, de Beyrouth ou de Dubaï, on constate que l'expérience de la chanteuse a été profitable.

Partageant sa vie entre Londres et Le Caire - elle enregistre dans ces deux capitales -, Natacha Atlas reste très disponible quand des musiciens la sollicite, qu'il s'agisse de Jaz Coleman (Killing Joke) ou de Jean-Michel Jarre... Ambassadrice des Nations-Unies contre le racisme, Natacha Atlas est hantée par la situation continuellement conflictuelle qui prévaut au Moyen-Orient et se bat contre tout ce qui peut opposer l'Orient et l'Occident. À l'évidence, dans ce contexte, sa personnalité comme sa musique prennent une valeur d'exemple.

En 2008, la diva world poursuit son aventure musicale avec Ana Hina, album acoustique conciliant l'héritage égyptien et libanais à un soupçon de modernité, entre Fairouz et Nina Simone. Le disque suivant, Mounqaliba in a State of Reverseal  (2010), est celui de tous les métissages depuis les airs marocains et égyptiens jusqu'à l'accompagnement jazz londonien. Il offre en outre des reprises de Françoise Hardy (« La Nuit est sur la ville »), Nick Drake (« River Man ») et Khaled Mouzanar (« Le Cor, le vent »). En 2015, après quelques années en retrait de la scène, Natacha Atlas s'associe au compositeur, arrangeur, producteur et accompagnateur Ibrahim Maalouf pour l'album Myriad Road.