Maurice André

Naissance

21 Mai 1933, France

Biographie

Prodige français de la trompette, Maurice André, tant par ses qualités techniques que musicales, est considéré comme sans égal. Grand interprète du répertoire baroque, il a suscité l'inspiration chez des compositeurs contemporains comme Marcel Landowski et André Jolivet dans l'écriture de concertos pour trompette, redonnant à cet instrument ses lettres de noblesse. En 2004, Maurice André met un terme à sa carrière. Après une dernière apparition en 2008, il meurt le 25 février 2012 à l'âge de 78 ans.

Né le 21 mai 1933 à Alès, Maurice André apprend le cornet avec son père minier et trompettiste amateur. Travaillant à la mine dès l'âge de quatorze ans, il étudie assidument son instrument, élève de Léon Barthélémy.

Les concours

En 1951, Maurice André entre dans la classe de Raymond Sabarich au Conservatoire de Paris où il obtient un premier prix d'honneur de cornet à pistons, puis, en 1953, le premier prix de trompette. Il intègre alors l'orchestre des Concerts Lamoureux et le philharmonique de l'ORTF comme trompette solo, poste qu'il occupera à l'Opéra-Comique de 1962 à 1967.

Lauréat des premiers prix des prestigieux concours de Genève, en 1955, et de l'ARD de Munich en 1963, Maurice André entame une carrière de soliste sur les traces du Tchèque Adolf Scherbaum, imposant notamment son talent dans l'interprétation du Deuxième Concerto Brandebourgeois BWV 1047 ou de la Badinerie de la Suite en Si mineur de Jean-Sébastien Bach.

Bienfaiteur de son instrument

Contribuant au perfectionnement d'une nouvelle trompette piccolo à quatre pistons, fabriquée par les ateliers Selmer, Maurice André va redécouvrir le répertoire baroque pour son instruement, oublié en raison des difficultés techniques exploitées à cette époque, ressuscitant les concertos de Bach, Telemann, Haendel, Albinoni ou Torelli.

Afin d'étendre également son répertoire restreint, il transcrit ou interprète des oeuvres pour hautbois ou violon. Il suscite aussi l'intérêt de compositeurs contemporains comme Henri Tomasi, Maurice Blacher, Marcel Landowski ou André Jolivet, qui lui dédient des concertos. Sous sa commande, Claude Bolling écrit la Toot Suite pour trompette solo accompagnée d'un trio jazz, qu'ils enregistrent en 1981.

Carrière flamboyante

Maurice André laisse derrière lui plus de deux cent cinquante enregistrements qu'il réalise sous la direction d'illustres chefs d'orchestre, tels Herbert von Karajan, Riccardo Muti, Michel Plasson, Léonard Bernstein, Karl Böhm, ou avec l'organiste française Marie-Claire Alain. Il est récompensé à trois reprises par les Victoires de la musique classique.

Le pédagogue

Succédant à son maître, Maurice André est nommé professeur au Conservatoire de Paris de 1967 à 1978, formant une nouvelle génération de trompettistes parmi laquelle se distinguent Guy Touvron, Eric Aubier, Bernard Soustrot et son fils Lionel. En 1979, la Ville de Paris crée, à son initiative, le Concours de trompette Maurice André.

Les honneurs

Sa renommée internationale devenue considérable, Maurice André se voit attribuer la Légion d'honneur par la France et l'équivalent par la Hongrie. Elu Membre de l'Académie royale en Angleterre, médaillé d'or de l'Académie française des Arts, Sciences et Lettres, il est proclamé, aux Etats-Unis, « Meilleur trompettiste au monde » figurant ainsi devant Louis Armstrong, Wynton Marsalis, Arnold Jacobs ou Miles Davis.

Après une carrière intense menée jusqu'au début des années 1990, avec parfois près de deux cent cinquante dates programmées dans une même année, Maurice André donne son dernier concert le 9 octobre 2008, à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers. Après une carrière bien remplie, le virtuose de la trompette classique s'éteint le 25 février 2012 à Bayonne, à l'âge de 78 ans.