Arild Andersen

Biographie

Le Norvégien Arild Andersen s'est construit une solide réputation grâce à une technique inventive et son éclectisme qui l'ont porté au niveau des meilleurs contrebassistes de sa génération. Disciple et collaborateur de George Russell, il s'illustre au sein du quartette de Jan Garbarek à la charnière des années 1970 avant de s'émanciper en solo et au travers de multiples collaborations avec Sonny Rollins, Sam Rivers, Karin Krog ou Paul Bley. Lors d'une période new-yorkaise, il participe à l'ébullition de la scène jazz locale et multiplie les séances aux côtés de Steve Kuhn, Bill Frisell ou avec le quintette Masqualero qu'il forme en 1983. D'une grande diversité, son parcours sur le célèbre label ECM comprend quelques haltes d'intérêt comme Sagn (1990), If You Look Far Tonight (1993), The Triangle (2004) et Electra (2005). Après des expériences allant du jazz rock à l'electro jazz en passant par la vague new age, Arild Andersen opère un nouveau virage en big band avec Celebration.

Arild Andersen est né le 27 octobre 1945 à Lillestrom, en Norvège. Fan de jazz dès le plus jeune âge, il étudie le solfège au conservatoire et choisit pour spécialité la contrebasse qu'il pratique assidûment.

Rapidement, le Norvégien tenté par une carrière de musicien professionnel se perfectionne en étudiant le texte fondateur de George Russell, The Lydian Chromatic Concept of Tonal Organization qui a un grand impact sur son approche de l'instrument et de la théorie musicale. Andersen aura par la suite l'occasion de collaborer avec le père du concept de mode lydien (une suite d'accords majeurs séparés de demi-tons fréquemment utilisée en pop, rock, jazz ou classique comme dans le thème « Maria » de la comédie musicale West Side Story).

Élève de Karel Netolicka, Arild Andersen évolue dans un univers jazz rock influencé par les révolutions sonores de Miles Davis. Pour son un premier concert hors de Norvège, le contrebassiste accompagne Don Cherry au Berlin Jazzstage en 1968 puis est engagé dans le quartette du saxophoniste Jan Garbarek aux côtés du guitariste Terje Rypdal et du batteur Jon Christensen. Il participe aux enregistrements du quartette tout en se produisant avec de grandes pointures comme Sonny Rollins, Sam Rivers, Paul Bley, la chanteuse Karin Krog ou son maître George Russell. En 1975, il enregistre son premier album Clouds In My Head pour ECM. Dans un style dérivé du jazz rock et tendant vers le New Age, il poursuit avec les mêmes collaborateurs sur Shimri (1976) et Green Shading Into Blue (1978), à savoir Juhani Aaltonen (flûte, saxophones), Lars Jansson (claviers) et Paal Thowsen (batterie, percussions).

Au début des années 1980, Arild Andersen fonde l'ensemble Masqualero avec les compatriotes Nils Peter Molvaer (trompette), Tore Brunborg (saxophone) et Jon Christensen (batterie). Le groupe pionnier de ce qui sera qualifié d'electro jazz réalise une série d'enregistrements pour ECM dont sont extraits les albums Masqualero (1983) et Bande à Part (1985).

Pour autant, le contrebassiste ne néglige pas sa propre carrière avec les albums Sagn (1990), inspiré de la musique traditionnelle scandinave avec la chanteuse Kristen Braten Berg ; If You Look Far Enough (1993) en trio avec Ralph Towner et Nana Vasconcelos ; Hyperborean (1997), basé sur des légendes de la Grèce antique. En 2001, l'album Karta voit Andersen s'associer à Markus Stockhausen (trompettiste et fils du célèbre compositeur), Terje Rypdal et Patrice Héral. Pour le nouveau millénaire, le Théâtre d'Automne d'Athènes lui commande la partition de l'album Electra (2005) dont les dix-huit pièces s'inspire du drame de Sophocle.

Compositeur et musicien éclectique, Arild Andersen ne cesse de se regénérer auprès de sources les plus diverses. Il collabore avec le saxophoniste Tommy Smith (National Youth Orchestra) et le batteur Paolo Vinaccia sur la pièce Indepedancy (2005) et le Live At Belleville (2008). En 2012, Celebration rassamble des morceaux de Keith Jarrett, Chick Corea, Jan Garbarek ou Dave Holland joués en big band par le Scottish National Jazz Orchestra de Tommy Smith tandis que Space Is The Place renoue avec la formule du trio en compagnie de Carlsen Dahl et de Jon Christensen.