LL Cool J

Nom de naissance

James Todd Smith

Naissance

14 Janvier 1968, United States

Biographie

Douze albums originaux au compteur, vingt-cinq films, principalement des blockbusters d'action, des shows télé, un sitcom, trois livres, des publicités, une femme (la même depuis toujours) et quatre enfants. La vie de James Todd Smith est décidément bien remplie, et sa carrière aussi, qui dure depuis plus de vingt ans sans jamais que le joli c?ur (LL Cool J signifie Ladies Love Cool J) ne soit boudé par son public. Radio (1985), Bigger and Deffer (1987) et Mama Said Knock You Out (1990) demeurent des incontournables du rap originel. Définitivement converti au rap pop, le vétéran fait peu illusion sur Authentic en 2013.

James Todd Smith est né le 14 janvier 1968 à Long Island, New York, où il grandit, fils unique, élevé par ses grands-parents après le divorce de ses parents, quand il a quatre ans. James est un enfant modèle, qui chante à la chorale de son église du Queens, va aux boy-scouts, et livre des journaux pour se faire son argent de poche ! À seize ans, sa vie va prendre un tour moins ordinaire : il s'achète un peu de matériel, et son grand-père lui offre une table de mixage rudimentaire avec laquelle il enregistre quelques maquettes qu'il entreprend de proposer aux labels de rap, encore peu nombreux en ces temps pionniers. Def Jam, label alors tout aussi « débutant »,  tombe sous le charme et lui offre un contrat.Malgré quelques heurts épisodiques, LL Cool J va rester plus de vingt ans chez Def Jam. Nous sommes en 1985 et le label encore balbutiant sort « I Need A Beat », un maxi de l'apprenti rappeur teenager, qui s'écoule à cent mille exemplaires. La même année, Radio est un premier album qui fait grand bruit : les titres « I Can't Live Without My Radio » et « Rock The Bells » sont des tubes qui permettent à cet album initial de décrocher un disque de platine, chose encore peu fréquente dans le rap.Il n'a pas encore vingt ans quand il devient une superstar, la première du mouvement. « I Need Love », qui figure sur son deuxième album, Bigger And Deffer, en 1987, est un morceau révolutionnaire : c'est le premier slow romantique et sensuel d'un genre musical jusque-là marqué par la colère ou la fête. Le rap est alors habitué aux tempos rapides, et personne n'a osé rapper une ballade, dont le succès lui permet de devenir une star cross over. Après ce coup de maître, il alternera les raps poppy et les titres plus durs, mais dans la longue liste de ses albums, ce sont plutôt les tubes consensuels lui permettront de collectionner les récompenses, disques d'or et de platine qui sont son ordinaire. Bigger And Deffer est d'ailleurs double disque de platine, « I Need Love » ayant été suivi de « Go Cut Creator Go », un hymne aux talents des DJ's qui sont alors cruciaux dans le rap.En 1989, Walking With A Panther est une nouvelle fois platine avec les hits « Going Back To Cali », « Jingling Baby » et « Big Ole Butt ». En 1990, tandis que le rap West Coast est en plein essor, LL Cool J frappe un grand coup avec un album dur et tranchant, Mama Said Knock You Out, et sa splendide pochette en noir et blanc. L'album est percutant, il affirme une nouvelle personnalité, plus adulte, LL Cool J n'est plus le poster boy, le jeune rappeur sexy éternellement dissimulé sous son chapeau Kangol, mais un artiste de rue. « The Boomin' System », « Around The Way Girl », sont les tubes de ce disque, avec le titre de l'album, et son fameux clip dans une ambiance de ring de boxe. Dans cet album, LL Cool J se frotte à des thèmes plus matures, et reconquiert le public qui achète deux millions de copies de ce disque coup de poing.14 Shots To The Dome, en 1993, sans éclat notoire, le maintient dans le peloton de tête des rappeurs vedettes, il est encore une fois platine, avec le single « Pink Cookies In A Plastic Bag Getting Crushed By Buildings » (un des titres les plus étranges de l'histoire du rap), même si la tendance dure est préservée, et si l'artiste new-yorkais ne se soucie guère de proposer des morceaux plus pop.
Après dix ans de carrière au sommet, LL Cool J est incontournable, il a son sitcom à la télévision (In The House), joue régulièrement dans des films d'action grand public, et vend son image un peu partout, sans pour autant souffrir de désaffection du public rap pur et dur. D'ailleurs M Smith, l'album qui suit, en 1995, va encore être un formidable succès (deux millions d'exemplaires), avec les hits « Doin' It », « Loungin' » et « Hey Lover », avec Boyz II Men, qui sample Michael Jackson.En 1997, avec Phenomenon, LL Cool J sacrifie pour la première fois au sport national du rap : le beef, l'embrouille. Étrangement, c'est avec un rappeur qu'il invite sur un morceau collégial de son propre album (« 4-3-2-1 » avec Redman, Method Man, DMX et, donc, Canibus avec lequel il va se livrer une guerre par le biais des chansons), qu'il démarre cette friction qui durera le temps de quelques maxis aux paroles furieuses. Il semble que l'étincelle qui met le feu aux poudres soit le début de contestation de sa suprématie par une nouvelle génération de rappeurs. LL Cool J, soucieux de préserver son aura, insiste avec l'album G.O.A.T., en 2000, un acronyme pour Greatest Of All Time. L'aura est intacte, puisque pour la première fois un album de LL Cool J est n°1 la semaine de sa sortie, et celui-là se vend encore à plus d'un million de copies.Le temps de satisfaire au best of de rigueur (All World), et voici 10 (qui donc compte la compilation comme un album à part entière), qui atteint les bacs des disquaires en 2002, et décroche une nouvelle fois l'inestimable récompense de la notoriété. « Paradise », avec la chanteuse r&b Amerie, et « Luv U Better » en sont les hits majeurs. Pour ce disque, LL Cool J se coule dans le moule du moment, sacrifiant aux featurings r&b, puisqu'il inclut un titre avec le groupe Dru Hill, un autre avec P. Diddy et un dernier avec Kandice Love. Il va d'ailleurs participer à un des plus gros tubes rap & b significatifs de la période quand il rappe sur le « All I Have » de Jennifer Lopez, tiré de son album This Is Me... Then, et qui se classe n°1 des singles aux USA et dans nombre de pays du monde.En 2004, The DEFinition est encore une fois platine, et n°1 des charts, avec des productions signées R. Kelly ou Timbaland et les hits « Headsprung » et « Hush ». Les multiples carrières parallèles de LL Cool J, dans les différents domaines de l'entertainment, ne lui font pas ralentir le rythme des sorties. Deux ans plus tard, voici Todd Smith, un album qui pour la première fois, ne rencontre pas son public. Il y invite les rappeurs Freeway et Juelz Santana, les chanteurs 112, Ginuwine ou Mary J Blige, mais aussi Jennifer Lopez pour le premier single, « Control Myself », produit par Jermaine Dupri. Mais les productions signées Pharrell Williams (Neptunes) ou Scott Storch ne suffisent pas à « vendre » ce désormais « vieux rappeur » à un public avide de renouvellement permanent. LL Cool J en tient pour responsable son label de toujours, Def Jam, passé sous le contrôle du rappeur Jay Z à cette époque.En 2008, il met sur le marché sa première mix-tape en 25 ans de carrière, The Return of The GOAT, qui mêle freestyles et reprises de ses anciens succès par d'autres rappeurs, puis c'est Exit 13, un dernier album sur Def Jam, qui sort à l'automne 2008, qu'il a fait superviser par son compatriote du Queens, 50 Cent. Fort de presque trente ans de carrière, LL Cool J se laisse aller à un rap pop paresseux sur Authentic en 2013.

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