Donavon Frankenreiter

Naissance

10 Décembre 1972, Downey, Californie, United States

Biographie

Avec un tel nom, Donavon Frankenreiter aurait pu devenir aspirant maître du monde mégalomane dans un épisode de James Bond ou, au minimum, savant fou. Heureusement pour l’humanité, c’est par le surf et la guitare que l’homme a choisi de se révéler au monde. Doté d’une petite touche seventies avec sa moustache qui rappelle un peu Frank Zappa et ses protests songs, Franhkenreiter est devenu une sorte d’émissaire de paix, chantant la fin des conflits et l’amitié entre les peuples. Nanti d’une philosophie de la vie typique de certains surfeurs, l’auteur de « Move By Yourself », « Swing On Down » ou « Beautiful Day » appréhende la musique comme une vague qu’il faudrait dompter.

Surfin’ USA

Californien jusqu’au bout des ongles, Donavon Frankenreiter (c’est bien son véritable patronyme) voit le jour à Downey, le 10 décembre 1972. À l’instar d’une certaine jeunesse de la côte Ouest des Etats-Unis, il s’adonne très têt au sport national californien, le surf, discipline dans laquelle il excelle très vite, et ce bien avant l’adolescence.

Evoluant dans le milieu semi professionnel des compétiteurs, il est repéré par la marque Billadong qui, alors qu’il n’a que treize ans, décide de le sponsoriser. Des plages de la côte Ouest à celles d’Hawaï, le jeune homme est de toutes les compétitions et commence à se faire un nom dans l’univers du surf. Paradoxalement, il ne découvre la guitare qu’à quinze ans, alors qu’il est déjà un champion dans la catégorie junior, et un espoir pour l’avenir.

Sunshine

Intégrant à sa majorité le groupe Peanut Butter and Jam, en 1996, il découvre un autre univers, celui des concerts et des tournées, qui le séduit d’autant que le petit prodige de la vague n’a plus grand chose à prouver sur une planche de surf. La formation, qui évolue dans un registre très « seventies » assez proche de The Black Crowes ou The Beach Boys, mêlant rock, blues et folk-rock plus traditionnel.

Un premier album (essentiellement de reprises), Barefoot & Live permet à la jeune formation de toucher un public plus étendu que celui des petites salles californiennes en bord de mer et, surtout, de créer son propre label : Sunshine, qui édite California Honey, le second et dernier album de Peanut Butter and Jam en 2000 avant que les membres de la formation ne se séparent pour se consacrer à leurs divers projets solo.

Chevalier franc

Donavon Frankenreiter entame dès lors une carrière personnelle, placée sous les auspices du rock, mais un rock fortement influencé par les rythmiques très sèches de la musique country. Un premier album, tout simplement intitulé Donavon Frankenreiter sort en 2004 en Australie (où l’homme est une star du fait de ses exploits sportifs passés) et reçoit un accueil suffisamment enthousiaste pour que les distributeurs ne se décident à planifier une sortie américaine. « Swing On Down », « Free » ou « What ‘Cha Know About » (en duo avec G. Love, de Special Sauce) sont autant de morceaux qui rappellent au public américain les standards des années 1970, incluant les célèbres protest-songs qui enflammèrent les campus américains lors de la guerre du Vietnam.

Car l’homme, pacifiste avant tout en dépit d’un patronyme guerrier (« Frankenrieter » pouvant se traduire par « Chevalier franc »), se veut porte-parole de la pais dans le monde, et, si le discours est parfois naïf, il a au moins le mérite de la sincérité. Les nombreuses marches de protestation contre la politique extérieure du gouvernement Bush offrent autant de possibilités à Frankenrieter de se produire devant des publics acquis à sa cause. En 2005, il enregistre un single, « Lovely Day », en compagnie du rappeur Kool G, dont la promotion est assuré par sa présence sur la bande sonore du film Snakes On A Plane (Des serpents dans l’avion en VF).

Deux ans plus tard, sort Move By Yourself, le second album de l’artiste, qui, entre-temps a signé chez Lost Highways Records, label folk dont Elvis Costello et Willie Nelson sont les fers de lance. Plus folk et country que son prédécesseur, Move By Yourself suit le sillon tracé par Johnny Cash ou Willie Nelson et ne démérite aucunement dans le genre, prouvant que le style country n’est pas que l’apanage de quelques bouseux porteurs de cagoules, mais qu’il s’agit avant tout de l’un des premiers modes d’expression musical d’une Amérique populaire.

L’homme d’ailleurs, adopte tous les codes esthétiques du hobo américain post-crise de 1929 : air de routard, barbe de hippie, caquette vissée à la tête, et sandales aux pieds. Mi baroudeur, mi baba cool, l’artiste cultive un côté gentiment écolo et pacifiste, parcourant les Etats-Unis lors des manifestations anti-Bush ou altermondialistes. Une grande tournée, de laquelle sera tiré un DVD accompagne la sortie de Move By Yourself, permettant à Frankenrieter de faire passer son message de paix à son public.

En 2007, sort Recycled Reciples, un EP de six titres dans lequel Frankenrieter reprend quelques grands standards du folk autrefois interprétés par d’autres. Cet hommage à Bob Dylan (« Don’t Think Twice, It’s All Right »), à Wilco (« Theologians ») ou encore à Bruce Cockburn (« Wondering Where The Lions Are ») permet à l’artiste de revenir aux sources du folk des années soixante et soixante-dix, et représente une forme d’adoubement pour l’ex-surfeur devenu baladin itinérant.

Homme aux semelles de vent, à la figure christique et prêcheur de paix, Donavon Frankenrieter représente un peu de l’esprit qui anima les années 1970 sur le continent nord-américain.

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