Perez Prado

Nom de naissance

Dámaso Pérez Prado

Naissance

11 Décembre 1916, Mantanzas, , Cuba

Biographie

L'incontestable « roi du mambo », Pérez Prado connaît son heure de gloire des années 1950 et au début de la décennie suivante. Né Dámaso Pérez Prado le 11 décembre 1916 à Mantanzas (Cuba) et décédé le 14 septembre 1989 à Mexico (Mexique), ce pianiste de formation fut également un arrangeur et orchestrateur doué et énergique dans la conduite de ses musiciens, qui transporta le jazz dans un style afro-cubain, au rythme du mambo, du cha-cha-cha, de la rumba et de la salsa. Hormis le succès toutes catégories « Mambo No. 5 » (1949), qui a traversé les générations sans vieillir, Pérez Prado a fait danser le monde entier au son des rythmes, exotiques pour l'époque, de « Patricia », « Frenesi », « Mambo Jambo » ou « Cherry Pink and Apple Blossom White », numéro un pendant dix semaines au Royaume-Uni en 1955. Des dizaines d'autres titres peuplent une longue discographie parsemée de multiples compilations.

Damason Pérez Prado naît le 11 décembre 1916 à Mantanzas (Cuba). Dans ses jeunes années, il est formé au piano classique et à l'orgue, duquel il commence à jouer dans les clubs de la ville, puis à La Havane, où il s'installe en 1942. Apte à diriger un orchestre, il se fait connaître pour ses arrangements en faveur d'un big band très populaire, l'Orquesta Casino de la Playa, qui l'engage au poste de pianiste. Ses airs de rumba sans fin, hérités du style de Duke Ellington et du swing de Stan Kenton, commencent à affoler les spectateurs.

En 1947, c'est à Porto-Rico qu'il part tenter sa chance, puis à Mexico, au détour d'une tournée. Pérez Prado y forme son propre orchestre avec un autre expatrié cubain, le chanteur Beny Moré, qui figure sur ses premiers enregistrements. Le pianiste, signé par RCA, grave un premier 78 tours qui fera date pour sa face B, « Mambo No. 5 », qui devient un succès dans toute l'Amérique latine, avant de conquérir les États-Unis avec un autre titre placé en face A, « Mambo Jambo ». Si la folie du mambo s'empare du continent, Pérez Prado est une star au Mexique où il joue son propre rôles dans plusieurs films. La danse qui accompagne ses rythmes n'est pas au goût de tous. Certaines autorités la jugent scandaleuse, à l'instar de Brigitte Bardot dans le film Et Dieu créa la femme de Christian Vadim. Prado n'est pas toujours le bienvenu partout où il passe et parfois, son spectacle est tout simplement interdit.

Lors de sa première tournée américaine à succès avec Beny Moré en 1951, Pérez Prado est lancé à grand renfort de publicité par la firme RCA qui publie ses albums enregistrés à tour de bras par le pianiste et son orchestre. Deux ans plus tard, le musicien est arrêté pour défaut de visa dans les coulisses d'un concert au Mexique et reconduit vers son île natale. L'année suivante, Pérez Prado traverse les États-Unis d'ouest en est. Chaque crooner met un point d'honneur à glisser du mambo dans son jazz et l'album Mambo Mania fait un tabac. Au Royaume-Uni, en 1955, l'adaptation de « Cherry Pink and Apple Blossom White » reste numéro un pendant dix semaines. Même si, de fait, il s'agit d'un cha-cha.

À partir de 1954, Pérez Prado fait évoluer son style avec la pièce orchestrale The Voodoo Suite, créée avec le trompettiste Shorty Rogers. Ce flirt poussé vers le jazz se poursuit sur l'album Havana 3 A.M. (1956), entre deux succès commerciaux. L'album Prez paru deux ans plus tard et son second numéro un « Patricia », avec sa célèbre séquence d'orgue utilisée dans La Dolce Vita de Federico Fellini, rencontrent le grand public, comme le single suivant « Guaglione ». Par la suite, son style se diversifie davantage encore par des incursions vers l'orchestration classique (« La Culeta ») et le rock de Rockambo (1961) ou The Twist Goes Latin (1962). Une nouvelle suite ambitieuse, The Exotic Suite of the Americas, paraît la même année.

Victime des modes qu'il a contribué à créer, Pérez Prado voit son étoile pâlir au milieu des années 1960, après un dernier album pour RCA, Dance Latino (1965). Resté très populaire au Mexique, il continue d'y donner des concerts dans les années 1970, entre des tournées dans l'Amérique du Sud ou au Japon. Il monte la comédie musicale Run en 1981 et laisse son fils Pérez Prado Jr. prendre les rênes de son orchestre. Son dernier concert américain a lieu en 1987 au Hollywood Palladium. Il meurt des suites d'une crise cardiaque deux ans plus tard, le 14 septembre 1989 à Mexico. Dix ans plus tard, le chanteur Lou Bega fait de son « Mambo No. 5 » un nouveau numéro un mondial à travers une adaptation moderne.